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Economie verte: rien pour la planète, tout pour l’Etat

Pierre-Gabriel Bieri
La Nation n° 2052 2 septembre 2016

L’initiative écologiste «Economie verte» demande que la Confédération, les cantons et les communes «mettent en place une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources». En outre, l’«empreinte écologique» de la Suisse devrait être divisée par trois d’ici à 2050, ce qui signifie qu’il faudrait consommer trois fois moins.

Pour atteindre cet objectif, la Confédération pourrait «encourager la recherche, l’innovation et la commercialisation de biens et de services», «édicter des prescriptions applicables aux processus de production, aux produits et aux déchets», et bien sûr «prendre des mesures de nature fiscale ou budgétaire» et en particulier «prélever sur la consommation des ressources naturelles une taxe d’incitation».

En réalité, l’économie helvétique est déjà très «verte». Plusieurs classements internationaux montrent que nos entreprises sont parmi les plus performantes quant à l’utilisation rationnelle des ressources naturelles et de l’énergie. Une étude de l’Université de Lausanne a confirmé que la Suisse – et en particulier la Suisse romande – se montrait peu gourmande en ressources matérielles, comparativement à d’autres pays industrialisés. Au cours de ces quinze dernières années, les besoins matériels ont régulièrement diminué par rapport au produit intérieur brut. Le recyclage atteint des taux élevés.

On pourra sûrement faire encore mieux à l’avenir, à condition de respecter le rythme de ce qui est possible. Il est en revanche peu probable qu’on y parvienne grâce à une économie planifiée et dirigée. L’objectif de consommer trois fois moins, même à l’horizon d’une trentaine d’années, paraît utopique, et tant qu’il ne sera pas atteint, il servira surtout à justifier une pléthore de nouvelles réglementations et de taxes de plus en plus lourdes. Le seul résultat sera de plomber la prospérité de notre économie par rapport à nos concurrents, sans que la planète n’y voie la moindre différence. Et tout ça pour la seule satisfaction morale d’imaginer qu’on pourrait éventuellement passer du stade de bon élève à celui de super-bon élève… Cette initiative menace de créer un monstre technocratique absurde. Nous voterons NON.

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