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Lu sur internet: Eglises et immigration

Rédaction
La Nation n° 2066 17 mars 2017

Ces derniers mois ont vu la parution de plusieurs ouvrages traitant des questions posées à la doctrine chrétienne par les problèmes d’immigration et d’identité. L’un de ces ouvrages est celui de Laurent Dandrieu Eglise et immigration: le grand malaise (Presses de la Renaissance, 2017). En attendant, voici déjà un extrait d’un entretien avec Laurent Dandrieu publié sur le blog «Le Rouge et le Noir»1.

(Réd.)

La confusion entre la charité et la politique […] marque le discours catholique actuel. En tant que chrétien, je dois m’efforcer de faire du bien à tout le monde, sans distinction d’origine ou de religion, parce que ma foi m’incite à voir dans chaque homme un enfant de Dieu, et donc un frère. Mais on oublie que, lorsqu’on ne peut pas aider tout le monde, en matière de charité «les plus proches ont un droit de priorité», comme l’écrit saint Thomas d’Aquin. Et on oublie surtout que, quand il s’agit de politiques d’immigration, cet impératif doit prendre en compte d’autres critères tels que le bien commun, la légitime défense de l’identité nationale, et très concrètement, la menace d’islamisation du continent que fait peser cette immigration de masse. Si on réduit la politique à une stricte application du principe de charité, en oubliant ces nécessaires adjuvants que sont la prudence, la justice, et le souci du bien commun, alors la charité devient une caricature d’elle-même, l’une de ces vertus devenues folles dont parle Chesterton, et la politique se trouve colonisée par un humanitarisme de tréteaux de foire.

Il y a […] une indéniable confusion entre l’ordre de la charité et l’ordre de la politique. Vouloir déterminer des politiques migratoires en appliquant, sans autre forme de procès, à des centaines de milliers de migrants la parabole du Bon Samaritain, considérer que l’impératif de charité doit s’imposer de la même manière à des individus et à des sociétés entières, comme si le but de l’Etat était d’assurer le salut spirituel de ses peuples et non «l’état tranquille de la Cité» comme disait Saint Thomas d’Aquin, témoigne d’une terrible confusion intellectuelle entre le spirituel et le temporel. C’est comme si on voulait fonder une politique économique sur la parabole des ouvriers de la onzième heure, une justice sur le précepte de tendre la joue gauche, ou une politique de défense sur la parole du Christ «remets ton épée au fourreau», sans les compléter d’une réflexion plus large: cela condamnerait toute société qui s’y abandonnerait au chaos et à la disparition rapide.

1 www.lerougeetlenoir.org/opinions/les-inquisitoriales/laurent-dandrieu-les-souffrances-des-europeens-sont-sorties-du-champ-de-vision-de-l-eglise

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