Fake news

La grande presse a diffusé récemment deux informations non pas simplement déformées ou orientées, comme cela arrive fréquemment, mais objectivement fausses.

La première, c’était l’annonce fracassante de la famille d’Arnaud Beltrame qui refusait que des municipalités tenues par le Front National donnent à des rues ou des édifices le nom du jeune gendarme tué lors de la prise d’otage terroriste de Trèbes. Le titre «La famille Beltrame met un vent aux municipalités FN» s’est répandu sur la toile comme une traînée de poudre. Le jour suivant, les médias annonçaient avec beaucoup de discrétion que la famille Beltrame avait formellement démenti cette information¹. Le texte initial de la fake news, non corrigé, reste encore visible sur de nombreux sites internet.

Le second cas, c’était l’annonce non moins fracassante selon laquelle l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OIAC) avait «confirmé l’origine russe» du poison utilisé contre l’ancien agent double russo-britannique Sergueï Skripal. Le titre «L’OIAC confirme que le poison était d’origine russe» a rapidement fait le tour du monde. Mais quelques esprits curieux sont allés lire le rapport de l’OIAC et ont constaté que celui-ci ne confirmait que «l’identité du produit chimique» (the identity of the toxic chemical), sans évoquer son origine. Quelques questions posées à ce sujet ont amené l’Agence France Presse à publier une version corrigée de son communiqué, puis le journal Le Monde et quelques autres ont rapidement modifié leurs articles, en laissant seulement subsister des allusions à la probable responsabilité de Moscou². Le titre fallacieux, lui, reste encore bien visible sur la plupart des sites internet.

Notes:

¹  https://www.francetvinfo.fr/politique/front-national/la-famille-d-arnaud-beltrame-ne-veut-pas-que-son-nom-soit-donne-a-des-rues-de-municipalites-fn_2712344.html

²  https://www.les-crises.fr/affaire-skripal-fake-news-a-la-une/