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Une grève incompréhensible

Jean-François Cavin
La Nation n° 2095 27 avril 2018

Le temps nécessaire à la fabrication et à la diffusion de notre journal de bénévoles rend difficile le commentaire de l’actualité, lorsque des événements se produisent entre le délai rédactionnel (lundi soir) et la publication (vendredi). Mais si nous ne pointons pas maintenant (avec donc les réserves qui s’imposent) ce qui nous semble constituer une grave anomalie – une grève incompréhensible prévue pour mardi 24 avril – qui le fera?

Il s’agit d’une grève annoncée par le Syndicat des services publics en appui à des éducateurs d’enfants migrants. Ces éducateurs critiquent le système d’encadrement des mineurs migrants non accompagnés, réclament davantage de spécialistes et une égalité de traitement entre les jeunes adultes placés sous la responsabilité de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants, et les mineurs dont se charge le Service de protection de la jeunesse. On voit que l’affaire n’a pas de rapport direct avec les conditions de travail; il s’agit bien plutôt d’une grève politique.

Leurs demandes ne se heurtent pas à un mur. Ils ont été reçus et entendus par deux conseillers d’Etat, Mme Amarelle et M. Leuba, accompagnés de leurs chefs de service. Selon une secrétaire syndicale dont 24 heures rapporte les propos, Mme Amarelle était «à l’écoute, elle avait de nombreuses questions très constructives». Si l’Etat souligne, par la bouche de M. Leuba, que le taux d’encadrement des mineurs non accompagnés est, dans le Canton de Vaud, le plus généreux de tous les cantons romands, il n’exclut pas certaines modifications, dont quelques-unes sont d’ailleurs déjà en cours. On voit qu’il n’y a pas de blocage justifiant éventuellement un arrêt de travail.

La grève, en droit suisse et vaudois, ne peut être admise qu’en ultima ratio, lorsque toutes les tentatives de négociations se révèlent vaines. Ici, c’est apparemment loin d’être le cas. L’organe cantonal de conciliation a-t-il été saisi? A-t-il délivré un acte de non-conciliation? Si oui, sur quels points la conciliation aurait-elle échoué? Au moment où ces lignes sont remises à l’imprimeur, on n’en sait rien. Si des faits nouveaux apparaissent, nous reviendrons sur le sujet.

Lors d’une grève précédente à l’Etat de Vaud – dans un tout autre secteur – nous avions posé ces questions au Bureau d’information cantonal, sans jamais obtenir de réponse. S’efforce-t-on, au pays du compromis dynamique, de cacher un laxisme coupable face à la grève?

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