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On a toujours raison d’être fédéraliste

Félicien Monnier
La Nation n° 2096 11 mai 2018

Les institutions policières romandes sont actuellement sous le feu des médias. L’Académie de Police du colonel Bergonzoli concentre les critiques. Tout argument est bon à prendre, quitte à être ridicule: 24 heures s’est soudain découvert la fibre fédéraliste en critiquant le badge «gendarmerie suisse».

Mercredi 2 mai, M. Xavier de Haller, avocat et conseiller communal PLR lausannois est venu nous entretenir des violences policières. Si l’affaire de «Mike» a situé le débat à Lausanne, ce dernier est pourtant bien cantonal. D’autres affaires concernent la gendarmerie. Entre interpellations au Grand Conseil et articles de presse, conférences et procès, ces événements font grouiller le Pays.

Autour d’une institution se concentrent mille opinions, mille intérêts. Des liens se tissent en son nom: sur Facebook, la page de soutien à la Police lausannoise, proche des rangs PLR, a diffusé un article d’Olivier Delacrétaz. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Il en était allé de même en 2013 lors du combat contre l’initiative du GSsA. Des amitiés se sont tissées entre notre mouvement, d’autres milieux et d’autres personnes. Ces liens sont encore très vivaces aujourd’hui. Ils ont suscité des engagements réciproques, d’autres actions communes. Ils ont structuré le Pays en lui donnant l’épaisseur des liens humains.  

Nous répétons que la politique doit se mener dans le temps long. En matière d’institutions, l’unité chronologique de base est la génération. Le théoriser est plus simple que le vivre. Se retourner sur des actions passées et les mettre en perspective de l’actualité donne de la chair à cette affirmation. Ainsi en va-t-il lorsque l’on se souvient de notre combat contre la Police fédérale de sécurité, que M. Kurt Furgler réclamait de toute son énergie.

Cette victoire remportée en 1978 est l’un des succès historiques de la Ligue vaudoise. Mettre ce combat côte à côte avec les débats actuels sur la police justifie notre engagement fédéraliste. Si la Ligue vaudoise avait perdu en 1978, les compétences cantonales en matière de police auraient fondu, voire totalement disparu. Les Vaudois ne se seraient pas sentis concernés comme ils le sont aujourd’hui par le sort réservé à la police par les médias. Les Lausannois ne pourraient sans doute pas signer de pétition de soutien à la police comme ils le font actuellement. Il n’y aurait pas à justifier l’esprit de corps inculqué aux aspirants de Savatan. L’équipement des gendarmes vaudois n’alimenterait pas les discussions; on n’ergoterait pas sur la couleur d’un badge et la marque d’une voiture.

L’orientation que prennent les débats sur la police doit être corrigée. Des vérités, parfois fondamentales, doivent être rappelées. Mais trouvons-nous heureux que ces discussions nous soient offertes directement à nous en tant que Vaudois. Avoir lutté contre la centralisation policière de 1978 nous donne d’avoir aujourd’hui une prise directe sur ces institutions. L’existence même de la gendarmerie cantonale, ou la situation si particulière de la police lausannoise, petite police aux mille talents, font exister le Canton au quotidien.

Agent de l’Etat par excellence, le policier fait le lien entre les institutions et le Pays réel. Il suffit d’imaginer qu’il n’ait pas l’accent vaudois, ou ne connaisse pas les spécificités du quartier qui l’a vu naître, pour réaliser combien perdre en 1978 aurait causé un dommage irréversible. Quarante ans plus tard, nous devons cueillir avec reconnaissance ce fruit de la souveraineté.

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