La Fondation de Romainmôtier a 50 ans
Romainmôtier était en fête le 27 mai pour célébrer les cinquante ans de la Fondation qui porte son nom. Car, comme l’a rappelé joliment son président, M. Olivier Grandjean: En 1968, Paris lançait des pavés pour manifester. A Romainmôtier, une autre forme de révolution débutait : des femmes et des hommes posaient les premières pierres de cette aventure qui se poursuit aujourd’hui.
Et c’est bien d’une affaire de pierres – et d’hommes bien sûr – qu’il s’agit, et même de pavés. Dans les années cinquante et soixante du siècle passé, l’espace entourant l’abbatiale, encore plus ou moins agricole, avec du chenit d’arrière-ferme, était un terrain au sol inégal, en partie empierré, en partie terreux. Et les bâtisses de l’enceinte sacrée – à part l’église – étaient vétustes, parfois semi-abandonnés; à l’extrémité sud, la belle Maison du Prieur faisait peine à voir.
La Fondation de Romainmôtier, pour offrir à l’église un cadre digne d’elle, a dégagé l’espace, raffermi le sol, restauré ou aidé à restaurer, voire reconstruit, parfois acquis une demi-douzaine de bâtiments, entraînant dans son élan la réfection d’autres immeubles appartenant à l’Etat ou à des tiers, favorisé l’installation de présentations en harmonie avec le lieu. Pour la Maison du Prieur, elle a prêté un substantiel appui à la propriétaire, Mme Katharina Drilhon-von Arx, amoureuse du site et de l’édifice, mais plus enthousiaste qu’argentée. Plus de 4,5 millions de francs ont été réunis au fil des décennies pour mener à bien l’ensemble de l’ouvrage.
Aujourd’hui, l’enceinte sacrée est méconnaissable pour ceux qui ont gardé le souvenir d’antan: sobrement reconstituée, dans un respect total du lieu, de son histoire et de sa destination. Quel travail! Quelle constance dans l’effort! Quel engagement de la part des animateurs successifs de l’entreprise! Le jubilé fournit l’occasion de rendre particulièrement hommage aux pionniers de cette œuvre d’intérêt national: Raymond Burnat, initiateur de l’opération et premier président, directeur du Centre Patronal qui n’a cessé de donner son appui, Jean-Louis de Coulon, patron des Câbleries et Tréfileries de Cossonay, Alfred Gisling, directeur général de la BCV, Bruno de Kalbermatten, patron de Bobst. Ils ont lancé le travail avec la bénédiction du pasteur Jean-Pierre Tuscher, prieur du sanctuaire, qui les a rejoints au conseil de fondation, en compagnie notamment de Katharina Drilhon et Jules Grandjean (il y a des permanences…). Honneur à eux!
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Les religions doivent-elles s’unir face à la laïcité? – Editorial, Olivier Delacrétaz
- La famille Olivier sous la loupe – Yves Gerhard
- Le canton de Vaud, sa vie et son histoire – Rédaction
- Juvenilia CXXXV – Jean-Blaise Rochat
- Bonnes nouvelles de New York – Jean-François Cavin
- Voter sur la défense de l’espace aérien? – Jean-François Cavin
- Le coût écologique des technologies vertes - Erratum et compléments – Jean-François Pasche
- Une nouvelle librairie à Lausanne – Rédaction
- Objectif ou conformiste? – Jacques Perrin
- Occident express 6 – David Laufer
- Don de soi, ivresse utile et cochonnaille consentante – Le Coin du Ronchon