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Le Venezuela et les intellectuels occidentaux

Pierre-Gabriel Bieri
La Nation n° 2118 15 mars 2019

Dans sa Lettre libérale du 4 mars dernier, M. Emmanuel Garessus, journaliste au Temps, égratigne l’étrange relation entre «les socialistes occidentaux et le Venezuela»:

Le schéma est toujours identique. D’abord l’enthousiasme des intellectuels occidentaux vis-à-vis d’un modèle socialiste qui se présente comme « complètement différent » de ceux qui ont lamentablement échoué auparavant. Puis, après les limitations de liberté économique et l’échec prévisible, le refus de ces mêmes Occidentaux d’accepter l’évidence. Le canevas est toujours identique, de la faillite de l’Union soviétique à celle de la Chine de Mao, de Cuba, en passant par le drame du Venezuela de Chavez et de Maduro. Après l’échec et les drames humains, les intellectuels estiment que ce n’était pas le « vrai socialisme », indique l’économiste Kristian Niemietz […]. L’espoir socialiste renaîtra pourtant ailleurs, selon l’auteur. Plutôt que de reconnaître leurs erreurs, les intellectuels occidentaux tentent toute sorte d’arguments ou se taisent. Comme ceux qui avaient fait le pèlerinage en Union soviétique il y a près d’un siècle. La faute au « raisonnement motivé », un biais cognitif qui consiste à ne prêter attention qu’aux informations qui confirment ses propres convictions. A cause de ce biais, l’évidence scientifique ne parviendra donc jamais à les convaincre de leurs torts.

On se réjouit de lire cette critique en règle de l’aveuglement de l’idéologie socialiste – qu’on pourrait sans doute étendre à l’idéologie libérale. On aimerait cependant ajouter un commentaire à propos du Venezuela. On a raison de dénoncer un régime socialiste qui, en misant sur une économie dirigée plutôt que sur la libre entreprise, anéantit toute prospérité. Mais on est tout autant en droit de ne pas admettre l’ingérence des Etats-Unis et de leurs suiveurs européens en vue d’imposer un nouveau gouvernement dont le seul mérite sera d’être plus «compatible» avec les intérêts occidentaux. Ceux qui se croient obligés de «choisir leur camp» et de trouver des excuses soit à l’ingérence, soit au socialisme, ont tort.

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