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Vibiscum réagit à notre article sur Paul Morand

Jean-Blaise Rochat
La Nation n° 2122 10 mai 2019

(Voir La Nation no 2121)

Les citations suivantes appellent rectification : « rien qui justifie l’effroi pudibond […] des membres de l’association Vibiscum et des conseillers du propriétaire… » ; et « que craint Vibiscum et les médiocres qui tremblotent derrière […] leur petite morale ? ».

La plaque de 1998 enlevée des murs du château de l’Aile résumait l’histoire des lieux (7 lignes, plus 5 dévolues au locataire Paul Morand). La nécessité d’une notice complémentaire après l’extraordinaire rénovation par le nouveau propriétaire et mécène justifie entièrement une plaque inédite et la place gagnée au détriment de la mention de l’écrivain (11 lignes sans lui). C’est un choix entièrement libre de M. Grohe, sur lequel nous ne portons aucun jugement, dont la subjectivité vaut bien le choix des concepteurs de la première plaque (parmi eux, un filleul de Morand). La nouvelle sera dotée d’un code matriciel (QR) qui renvoie les visiteurs équipés d’un téléphone intelligent à d’autres développements, notamment la mention du séjour de Paul Morand, cité aussi comme il se doit dans le volume « Plaques veveysannes », édition nouvelle enrichie, en vente dès juin 2019.

Il est incorrect de laisser entendre un souhait ni une quelconque influence de Vibiscum sur le choix d’effacer le nom de Paul Morand de la future plaque du château de l’Aile. Je vous saurais gré d’exonérer l’association de votre allégation et de l’appréciation négative qui lui est accolée.

 Jacques Décombaz, membre du comité de Vibiscum.

Monsieur,

Ce m’est une douce félicité d’apprendre que vous n’êtes pour rien dans les décisions timorées concernant la nouvelle plaque, et c’est avec plaisir que nous publions votre correctif. C’est aussi une bonne nouvelle d’apprendre que le souvenir de l’écrivain ne sera pas totalement effacé de la mémoire et de la curiosité des habitants et des visiteurs de Vevey, grâce à un code matriciel et une publication actualisée.

Il reste que le retrait du nom de Paul Morand du château de l’Aile est un choix mal inspiré. Ils se comptent par dizaines les écrivains illustres qui ont passé ou logé à Vevey; aucun n’y a séjourné aussi durablement que Paul Morand. La mention d’une personnalité dans des publications, des répertoires ou des encyclopédies n’est pas de même nature et n’a pas la même portée que l’inscription sur une plaque commémorative. La statue d’une célébrité n’a pas la même signification que sa notice biographique dans le Larousse. Evincer le nom de Paul Morand d’un lieu public, c’est déboulonner la statue.

L’auteur de L’Homme pressé, de Hécate et ses chiens, d’Ouvert la nuit, de Fouquet ou le soleil offusqué, appartient à une génération exceptionnellement riche en écrivains de valeur: Gide, Bernanos, Montherlant, Colette, Céline, Giono, Bosco, Giraudoux, Cocteau, Mauriac… L’œuvre de Morand, disponible en Pléiade, est régulièrement rééditée en collections de poche. Aujourd’hui Laffont annonce, dans sa remarquable collection Bouquins, la publication de deux volumes de récits de voyages (2000 pages!). C’est dire que le locataire de l’Aile n’a pas besoin de notre soutien pour assurer sa survie littéraire. Et nous serions bien ridicules de jouer les vierges effarouchées devant des aspects peu sympathiques de sa personnalité.

Vous êtes membre du comité d’une association dont le but est de «promouvoir la conservation du patrimoine historique, artistique et monumental de la région veveysanne.» Eh bien, voilà une affaire qui vous concerne. Je vous supplie d’utiliser tout le crédit et le prestige de Vibiscum pour influencer M. Grohe, afin qu’il inscrive le nom de Paul Morand sur la future plaque commémorative. Le texte pourrait être allégé, par exemple: «Ici vécut pendant vingt-huit ans l’écrivain Paul Morand (1888-1976)». Le QR Code nous apprendra le reste. Ce serait une bonne action de l’esprit contre la sottise.

Avec mes excuses pour avoir associé Vibiscum aux rabâcheries d’un journaliste prisonnier de ses partis pris idéologiques, je vous adresse, Monsieur, mes respectueuses salutations.

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