Dictature
Au siècle passé, les dictateurs étaient aisément reconnaissables, avec leurs moustaches, leurs mèches, leurs mentons prognathes, leurs uniformes militaires. Ils prenaient des poses étudiées aux balcons, théâtralisaient leurs discours. Dans la littérature pour la jeunesse, les candidats maîtres du monde disposaient d’une intéressante panoplie pour déchaîner les forces du Mal. Le nec plus ultra des accessoires était le bouton pour faire sauter la planète, celui que s’apprête à presser l’infâme tyran Basam Damdu: «Ivre de folie homicide, l’empereur se rue vers le tableau de commande: “ Je vous pulvériserai tous!!! ”»
Aujourd’hui, déguisée en force du Bien, la dictature exerce sa tranquille et ferme oppression sous des formes moins repérables: juridisme délirant, bureaucratie kafkaïenne, nouvel ordre moral, technologies envahissantes s’écoulent en flux continu dans les interstices de nos existences, minant sûrement nos bonheurs simples, nos libertés.
Or récemment, la dictature a retrouvé une figure humaine et un nom: Greta Thunberg. Certes, cette ado surexposée par les médias n’a pas le projet de faire exploser la planète; au contraire, elle veut la sauver. A tout bien considérer, ce n’est pas beaucoup plus rassurant.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Local – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Occident express 30 – David Laufer
- Le fédéralisme différencié au parlement – Xavier Panchaud
- A contre courant – Daniel Laufer
- Surtout ne changeons rien – Jacques Perrin
- Le Procureur et la procédure – Olivier Klunge
- Saint Augustin – Lars Klawonn
- Trois livres – Jacques Perrin
- Chronique sportive – Antoine Rochat
- Les femmes, les bonnes femmes et les armes – Le Coin du Ronchon