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Nicolas de Flue, un oratorio à découvrir

Frédéric Monnier
La Nation n° 2066 17 mars 2017

Créé au Théâtre du Jorat à Mézières en juin 1921, Le Roi David, drame biblique de René Morax, propulsa, presque du jour au lendemain, le jeune auteur de la musique, Arthur Honegger, au faîte de la gloire. Ce chef-d’oeuvre qui a fait le tour du monde a toutefois relégué dans l’ombre les autres oratorios du compositeur helvétique. Ainsi ce Nicolas de Flue, sous-titré Légende dramatique en trois actes, que les mélomanes pourront entendre prochainement à Montreux, Fribourg et Moutier (voir informations ci-dessous).

C’est en octobre 1938 qu’on propose à Honegger un nouveau projet d’oratorio, «destiné à être présenté par une troupe neuchâteloise dans le cadre de l’Exposition nationale de Zurich en été 1939, et dont Denis de Rougemont rédige le livret», écrit Harry Halbreich dans sa biographie du compositeur parue aux éditions Fayard; «le choix du sujet, poursuit le musicographe, fut dicté à Denis de Rougemont par l’euphorie fallacieuse née des accords de Munich (septembre 1938), celle d’une paix apparemment sauvée. […] Honegger fut conquis par un sujet remuant des fibres profondes en l’ardent pacifiste qu’il était, et d’autre part, […] il souhaitait précisément composer une oeuvre impliquant la participation de groupes d’amateurs représentant une communauté entière», d’où l’adoption d’«un style simple, populaire, purement tonal, revenant à des morceaux nombreux et courts comme dans Le Roi David ». Toutefois, en raison de l’éclatement de la Seconde guerre mondiale, la création de l’oeuvre fut reportée à deux reprises et elle n’eut lieu qu’en 1940 à Soleure pour la version de concert et en 1941 à Neuchâtel pour la version scénique, mais les circonstances dramatiques du moment empêchèrent le compositeur d’y assister.

Alors que le sujet est en fait suisse alémanique (il existe du reste une version en allemand due à Hans Reinhart), l’oeuvre n’a pas été boudée par les interprètes de Suisse romande, André Charlet l’ayant même enregistrée au début des années nonante pour le défunt label Cascavelle. C’est du reste son successeur à la tête du choeur Pro Arte de Lausanne, Pascal Mayer, qui dirigera cet oratorio dans sa version de concert pour récitant, choeur d’enfants, choeur mixte et orchestre d’harmonie. Au choeur Pro Arte déjà cité s’adjoindront le choeur de chambre de l’Université de Fribourg, le choeur du Collège Sainte-Croix de Fribourg, le choeur paroissial La Concorde de Grolley, soit environ deux cents chanteurs qui seront soutenus par La Concordia, Corps de musique de la ville de Fribourg. Les concerts ont lieu les 23 mars (Auditorium Stravinski, Montreux, 20h), 25 mars (église Saint-Michel, Fribourg, 20h) et 26 mars (église catholique Notre-Dame, Moutier, 17h).

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