Parler à tort et à travers
[…] Eh bien nous, en Suisse, nous devons nous en farcir sept. Sans compter tout le reste de la classe politique, qui tient à nous donner de ses nouvelles – en général mauvaises – jour après jour. […] Devant le spectacle offert par ces politiciens qui se font entendre du matin au soir et que plus personne n’écoute, du coup, je ne suis en effet jamais rassuré. Mon bon sens me dit que le temps qu’ils passent à causer, ou «à communiquer» si on préfère, c’est tout ça qu’ils ne consacrent pas à leur travail. Or, à ce qu’il semble, la Suisse traverse en ce moment une période agitée. Et ce qui me rassurerait, dans ce contexte, ce serait de savoir que nous avons des dirigeants qui travaillent et agissent plutôt que de parler à tort et à travers.
Un très grand nombre de personnes, remarque l’auteur, ne s’intéresse pas du tout à la politique:
[…] Pour ces malheureux-là, pas de pitié! Eux, on les harcèle. On les assomme de débats, d’analyses pré ou postélectorales, de revirement d’alliances, de sondages lourds de sous-entendus, de déclarations officielles, etc. Ces dernières semaines, j’aurai ainsi vu plus souvent Calmy-Rey, Merz ou Leuthard que mes meilleurs amis (pourtant plus drôles). Est-ce normal? […]
Saine réaction! A trop parler on risque de dire des bêtises. Les multiples déclarations de nos ministres, même si elles enchantent les gens des médias, ne contribuent guère à la cohésion et à l’autorité du Conseil fédéral.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Jouer son rôle – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Camus fédéraliste – Jean-Blaise Rochat
- Fardeau fiscal – Revue de presse, Philippe Ramelet
- Idéologie et souveraineté cantonale – Revue de presse, Ernest Jomini
- Sans papiers sans travail – Olivier Klunge
- Stop aux spots! – Daniel Laufer
- Notre patois – Jean-François Cavin
- Sous contrôle – Olivier Delacrétaz
- Beaucoup de trous, peu de murs – Le Coin du Ronchon