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Latin d’été

Olivier Delacrétaz
La Nation n° 2049 22 juillet 2016

Chaque jour, je longe les haies qui bordent la route d’Oron avant la place de La Sallaz, interminablement construite par la Ville et rapidement démolie, il y a peu, par le Ronchon. Depuis deux semaines, ces haies exhalent par bouffées un parfum légèrement pommadé, à la fois entêtant et discret. Il provient, jaillissant d’une frondaison serrée de feuilles simples, de grappes pyramidales (à la manière des lilas) composées de minuscules trompettes blanches dressées, dont le pavillon éclaté laisse passer un pistil d’or en guise de sourdine.

Un de ces matins de vacances scolaires où, le travail étant moindre, on a du temps de reste pour brouter, pour dormir, et pour écouter d’où vient le vent, je soustrais un petit rameau du buisson inconnu, espérant qu’un jardinier à l’ouvrage au collège ou au cimetière de La Sallaz pourra m’en dire plus. C’est le cas. J’avise un employé municipal en train d’arroser les magnifiques parterres du collège (dont j’ai entendu dire qu’ils seraient supprimés par souci d’économie).

«C’est un ligustrum », me dit-il aimablement. «Ah… bon, et bien… merci!?» Je me retourne et m’apprête à continuer mon chemin, tout de même un peu déçu par le caractère insignifiant du vocable. Il me rappelle et traduit pour le béotien: «Monsieur! on dit aussi troène…»

Le latin, langue maternelle des jardiniers.

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