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Figaro à l’Elysée: les chauves sourient

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2050 5 août 2016

Ce qui a le plus ému nos voisins français durant cet été, avant l’attentat du 14 juillet, c’est d’apprendre que leur président avait engagé à son service, depuis quatre ans, M. Olivier Benhamou, coiffeur de son état, pour un salaire mensuel de près de 10’000 euros. Les autres coiffeurs moins bien payés, de même que les contribuables, ont trouvé que c’était disproportionné. Tout ce que la République compte d’esprits moqueurs – ce qui fait quand même pas mal de monde – s’est jeté avidement sur cette polémique, rivalisant de plaisanteries et de jeux de mots faciles pour tourner en ridicule le chef de l’Etat, dont la chevelure ne semble pas à ce point extraordinaire qu’elle justifie la présence d’un expert vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Des petits malins ont calculé que, au prix standard de la prestation, le montant versé à M. Benhamou équivalait à dix coupes de cheveux par jour. Même en les coupant en quatre, cela fait beaucoup. Même s’il faut parfois en ôter un sur la langue, ou dans la main, cela fait beaucoup. Mais peut-être que M. Hollande, à force de s’arracher les cheveux face aux problèmes qu’il ne sait pas résoudre, a fini par développer un système capillaire d’une rapidité anormale – un peu comme les Dupond et Dupont dans la fusée lunaire de Tintin. Dans cette hypothèse, on veut bien croire qu’il faille employer des moyens exceptionnels pour éviter que le président français, au beau milieu d’un discours, ne se mette à ressembler à Panoramix le druide ou à Oskar Freysinger.

On nous permettra d’ailleurs de trouver un peu injuste le procès fait à François Hollande. Si l’on peut comprendre, par exemple, l’indignation populaire lorsqu’un ex-maoïste, après avoir présidé la Commission européenne pendant dix ans, se fait nommer au conseil d’administration d’une des plus sulfureuses banques d’affaires américaines, on devrait en revanche saluer le fait qu’un socialiste non seulement paie ses employés, mais en plus qu’il les paie généreusement, c’est-à-dire au-delà du salaire minimum. Ça n’est pas si courant. On pourrait aussi se réjouir de voir un honnête travailleur français trouver un emploi. Ça n’est pas si courant non plus. On pourrait féliciter François Hollande de tenir ses promesses: il avait dit qu’il lutterait contre le chômage, il a engagé un coiffeur. On pourrait enfin souligner que le figaro de l’Elysée représente au moins un fonctionnaire qui ne s’est pas encore mis en grève.

Mais tout porte à croire que les Français continueront à ruminer cette dépense inutile. Les politiciens chauves seront-ils les grands favoris de la prochaine élection présidentielle?

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