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Senilia I

Jean-Blaise Rochat
La Nation n° 2060 23 décembre 2016

Connaissant mon impatience face aux outils informatiques, mes élèves se plaisent à me jouer, de temps à autre, d’innocentes farces dont ils sont assez fiers: par exemple, faire apparaître au tableau un cochon rose et hilare à la place du portrait d’Henri IV. Généralement j’accueille avec bienveillance ces jeux qui détendent l’atmosphère. Mais l’autre jour, je n’étais pas d’humeur à partager les galéjades de mes sacripants, les nécessités du travail ne souffrant aucun délai, aucune dissipation. Or la course de la flèche de la souris de l’ordinateur allait dans le sens contraire de ce que je lui commandais. Je m’emportai contre X devant vingt visages étonnés qui gardaient un mutisme que je jugeai coupable. A tout hasard, j’accusai Antonio avec une mauvaise foi rageuse: l’ordinateur est à portée de sa main. Il protesta de son innocence avec une véhémence hugolienne et fut sauvé in extremis d’une fatale erreur judiciaire par l’intervention de Ninon: «Monsieur, essayez de tenir la souris à l’endroit… Peut-être que…»

Un peu plus tard, alors que je m’apprêtai à tailler un crayon avec un couteau suisse, Nelson me tendit obligeamment un taille-crayon. Je déclinai poliment l’offre. En rangeant l’objet, il conclut: «J’oubliais que vous n’étiez pas trop copain avec la haute technologie.»

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