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Que pense le Christ des multinationales?

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2063 3 février 2017

Dans le cadre de la campagne en vue des prochaines votations, un certain nombre de responsables religieux appellent à refuser la réforme de l’imposition des entreprises (RIE III). M. Res Peter, pasteur à Zurich, a déclaré: «C’est la justice sociale qui est en jeu.»

Il s’est attiré une réplique de Mme Régine Sauter, conseillère nationale PLR et directrice de la Chambre de commerce zurichoise: «Ce n’est pas le rôle de membres de l’Eglise de s’engager sur le terrain politique, encore moins au niveau national et sur un sujet fiscal.»

On ne peut pas défendre une cause valable en disant n’importe quoi. L’Eglise, dans la mesure où elle a la lourde et délicate tâche de se préoccuper de notre salut, a le droit de se prononcer sur tous les sujets, y compris en matière de fiscalité et sur le plan fédéral – que Mme Sauter confond regrettablement avec «national». En outre, tout le monde sait, depuis Don Camillo, que l’Eglise a un rôle éminemment positif à jouer en politique.

En revanche, on a le droit de reprocher aux gens d’Eglise leur tendance à aborder les questions politiques sous un angle socialiste plutôt que d’un point de vue chrétien. En matière d’entreprises multinationales, ils auraient intérêt à demander l’avis du Christ plutôt que celui de M. Levrat.

On leur rendra tout de même cette justice que leur opposition n’est pas dictée uniquement par l’idéologie socialiste, mais aussi et surtout par un intérêt financier immédiat (encore que le socialisme se résume souvent à cela): certaines Eglises cantonales craignent en effet que la diminution des recettes fiscales se répercute sur la part qui leur revient, ou sur les contributions publiques dont elles bénéficient. Cette préoccupation étroitement budgétaire nous semble plus réaliste et donc plus légitime qu’un vague souci de «justice sociale».

Mais… Si les Eglises doivent revoir leurs budgets à la baisse, quelles seront les implications sur notre salut? Le pasteur Res Peter répond indirectement: «Si la RIE III passe, nous devrons réduire nos activités à but social.» Des activités à but social… Donc rien de religieux. Rien pour la sainteté de notre âme. A quoi servent donc les Eglises si elles ne se préoccupent pas de religion? En l’occurrence, la religion a un message très clair au sujet de la fiscalité: Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Aux cantons ce qui est aux cantons, et aux contribuables ce qui est aux contribuables.

Cela dit, plus la Suisse sera prospère, plus il y aura à rendre.

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