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† Daniel Kasser

François Perret
La Nation n° 2064 17 février 2017

Le pharmacien du cœur de la bonne ville d’Yverdon s’est éteint le 24 janvier dernier, quelques semaines avant son 87e anniversaire. Succédant à son père, il œuvra dans son officine pendant une quarantaine d’années. Il épousa Camillette, pharmacienne elle aussi, qui lui donna trois enfants.

Ecoutant et observant ceux qui entraient dans la «Pharmacie de la Place», il donnait l’impression de les considérer comme des patients plus que des clients. De nombreux habitants de la ville et de sa région se souviendront longtemps de sa silhouette blanche, haute, lente et réfléchie, un peu voûtée, rassurante.

Daniel Kasser s’est investi dans la politique et l’économie; il fut membre du Conseil communal qu’il présida en 1986, mandat qu’il cumula pendant plusieurs législatures avec celui de député au Grand Conseil. Il siégea aussi pendant près de trente ans au comité de l’association du Centre Patronal, ne se préoccupant pas seulement des problèmes liés aux professions de la santé, mais aussi de ceux de tous les acteurs de l’économie privée; il posait des questions inattendues et génératrices d’utiles réflexions.

Daniel Kasser a aussi beaucoup apporté à sa cité qu’il aimait tant et connaissait si bien. Il était un homme d’une culture étendue qu’il mit au service de la communauté: il fut président de la Fondation de la Caisse d’épargne et de prévoyance d’Yverdon, destinée à promouvoir dans la région les activités culturelles et les études historiques, notamment, et encore membre du comité des Amis du musée d’Yverdon, membre d’honneur de la section vaudoise de Patrimoine suisse, membre de la Fondation La Coudre, veillant un domaine de 11 hectares situé sur la commune de Bonvillars, avec la maison du patrimoine rural et le centre de plantes médicinales; enfin membre de la société du Castrum, fondée en 1979 par son frère Rodolphe, érudit lui aussi, professeur – notamment de copte – à l’Université de Genève.

Sa passion de l’histoire et des monuments de sa ville l’a très tôt amené à jouer un rôle déterminant au sein du comité de l’Association pour la restauration du château d’Yverdon. Cette association, fondée en 1956 par son père, Georges Kasser, le pasteur Pierre Coigny et Jean-Pierre Perret, n’est pas encore au bout de sa tâche: elle efface patiemment les mutilations entreprises pour donner une «utilité» au bâtiment: installation de la bibliothèque publique, création d’une salle de paroisse et de classes d’école. Grâce à des personnalités de cette trempe, le château est redevenu la forteresse médiévale construite dès 1259 par Pierre et Philippe de Savoie, avec les retouches de LLEE.

La liste de ses activités n’est pas close: on pouvait encore rencontrer Daniel Kasser dans les milieux des «Messieurs», le Cercle d’Yverdon, les Vieux-Zofingiens du Nord-Vaudois et le Lions-Club d’Yverdon-les-Bains (membre fondateur).

Daniel Kasser était proche de notre mouvement dont il soutenait l’essentiel de la doctrine, surtout en défendant l’indépendance du Pays de Vaud face à la Berne fédérale. Mais son engagement dans un parti politique l’a contraint à prendre ce que les Vaudois appellent une «distance» par rapport à nous; cette distance n’a en rien diminué l’estime et l’amitié. Nous avons perdu un ami dont nous perpétuerons la mémoire.

Nous présentons nos condoléances à Madame Kasser et sa famille.

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