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Remplacer l’électoralisme partisan par des journées portes ouvertes durables

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2069 28 avril 2017

C’est le principal sujet du moment: les élections. Le résultat ne laisse pas planer un immense suspense, mais tout le monde se mobilise néanmoins et l’on ne voit quasiment plus un réverbère, plus un pilier, plus une palissade, plus une clôture de notre Canton qui ne soit ornée d’affiches électorales.

Il y en a de tous les partis, y compris de ceux qui prônent volontiers – mais seulement pour les autres – la limitation, voire la suppression de l’affichage publicitaire. Et ceux qui dénoncent le déboisement de la forêt amazonienne ne sont pas en reste pour gaspiller du papier.

Il y en a de toutes les couleurs. Des bleues, des rouges, des vertes, des jaunes. A vue de nez, les rouges semblent les plus nombreuses. Elles émanent d’un parti autrefois révolutionnaire, désormais devenu bourgeois. Bohème, mais bourgeois. Un parti qui recrutait à l’origine chez les ouvriers, mais qui, aujourd’hui, et non loin d’ici, tend plutôt à faire élire des banquiers. Un parti jadis répandu dans les banlieues dites défavorisées, mais dont les affiches inondent en ce moment jusqu’aux quartiers chics de l’Est de la capitale, et même – horresco referens – les villages viticoles de Lavaux et les routes de l’arrière-pays rural. Il y a quelques jours, à l’occasion d’une promenade, nous avons été frappé par le caractère incongru d’une de ces sollicitations électorales écarlates posée en bordure d’un champ, un beau champ labouré, avec de beaux sillons larges et réguliers, dont le tableau idyllique était meurtri par cette tache de militantisme urbain posée au premier plan. Et nous nous sommes rappelé ces paroles d’un affreux chant révolutionnaire: «Qu’un sang impur abreuve nos sillons.» Triste programme.

Il est tragique de songer que ce mitage du territoire par les affiches électorales n’est motivé, finalement, que par l’orgueilleux espoir d’aller poser son séant dans les travées du nouveau bâtiment de la Cité. N’aurait-ce pas été plus simple, plus économique, plus écologique pour la forêt amazonienne et pour les surfaces d’assolement vaudoises – en un mot: plus durable! – d’aller s’y asseoir brièvement lors de la journée portes ouvertes? D’ailleurs, la généralisation de ces dernières tout au long de l’année ne rendrait-elle pas les élections définitivement inutiles?

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