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Le 14 avril 2017

Vincent Hort
La Nation n° 2070 12 mai 2017

Le 14 avril 1803 est une date hautement symbolique dans l’histoire du Pays de Vaud. Ce jour-là se tint la première séance du Grand Conseil du Canton nouvellement indépendant. Il était ainsi assez naturel pour les autorités vaudoises de choisir un 14 avril pour inaugurer le nouveau bâtiment du Parlement, même si cette date correspondait au Vendredi saint, jour en principe peu propice à des réjouissances «festives et gourmandes».

Détruit par un incendie en 2002, le bâtiment Perregaux, qui abritait depuis près de deux siècles les débats des députés, est resté plusieurs années en ruines avant de céder la place au cœur de la Cité à un nouvel édifice flambant neuf, moderne et lumineux, surmonté d’un toit monumental dont la forme déchaîna en son temps la controverse parmi les défenseurs du patrimoine, jusqu’à l’aboutissement d’un référendum. A force de patientes négociations et de compromis, les passions se calmèrent et le chantier fut mené à bien pour un résultat largement considéré aujourd’hui comme réussi.

Le 14 avril 2017 eut donc lieu l’inauguration officielle du nouveau Parlement vaudois. La manifestation débuta par la remise du bâtiment conçu par l’architecte Marc Collomb au président du Grand Conseil, puis les autorités se rendirent en cortège pour une célébration en la Cathédrale où les attendaient plus d’un millier d’invités.

La cérémonie fut à la hauteur de l’importance de l’événement. Son déroulement donna lieu à un subtil équilibre entre solennité et sensibilité, expression de fierté et de reconnaissance, rappel du passé et regard vers l’avenir, caractère civil et célébration religieuse.

Après avoir accueilli les autorités et les invités, les représentants des Eglises délivrèrent un message adapté à la circonstance, rappelant le sens du sacrifice du Christ mort sur la croix et exhortant chacun à travailler ensemble à l’édification du bien commun. La célébration religieuse fut conclue par l’hymne vaudois, première et dernière strophe (laquelle invoque les bienfaits que le Dieu puissant répand sur les destinées du peuple vaudois).

Ce fut ensuite au tour des autorités de prendre la parole. Cinq orateurs se succédèrent pour célébrer l’événement. M. Philippe Pont, responsable du Service immobilier de l’Etat, rappela que l’aboutissement de ce chantier exceptionnel ne tint pas du miracle, comme le phénix renaissant de ses cendres, mais fut le fruit d’un travail assidu et tenace. Le conseiller d’Etat Pascal Broulis, maître d’œuvre du nouveau bâtiment, traça un parallèle entre le redressement du Canton et la reconstruction de son parlement, formant le vœu que les qualités de dialogue, de persévérance et de travail y soient toujours à l’œuvre. Le président du Tribunal cantonal insista (beaucoup) sur la séparation des pouvoirs, plus particulièrement entre le législatif et l’Ordre judiciaire. Le président du Conseil d’Etat, M. Pierre-Yves Maillard, évoqua la solidarité envers les plus faibles qui n’était pas absente des préoccupations des premières autorités vaudoises du XIXe siècle et rappela que beaucoup de ceux qui avaient construit la nouvelle demeure des députés n’ont pas forcément l’accent vaudois.

Finalement, il appartint à M. Gregory Devaud, président du Grand Conseil, de conclure la partie officielle. Il le fit remarquablement par un discours sachant allier avec force et conviction l’importance historique de l’événement dans la vie des institutions et la signification transcendante du Vendredi saint pour le salut des hommes. A l’issue de la célébration, un buffet vaudois fut servi sur la place du Château par les apprentis des métiers de bouche pendant qu’une foule nombreuse se pressait pour découvrir l’intérieur du nouveau Parlement. Le 14 avril 2017 fut indéniablement une réussite, un succès populaire et un temps fort pour la communauté vaudoise. Puisse la lumière zénithale qui baigne désormais le nouvel hémicycle inspirer les députés et éclairer leurs débats.

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