Un nouvel éditeur pour une poésie nouvelle en Suisse romande

La poésie, c’est plus que l’alchimie du verbe, c’est une recréation mystérieuse de l’univers.

Qui en douterait est invité à s’en convaincre par la lecture de La Feuille de Chêne N° 1 qui rassemble les poèmes des lauréats du Concours de poésie française, créé l’an dernier par la Fondation Marcel Regamey et qui sortira de presse fin mai.

On lira avec un plaisir constant Sur un air de luth d’Edouard de Perrot, dont le charme tout apollinien de ses sonnets ne le cède pas à ses autres poèmes, par exemple:

Je suis l’enfant posthume issu de siècles morts

Où l’infini trompeur, enveloppé de tulle,

Remplissait l’avenir, léger comme une bulle

Qu’iriserait, rêveur, l’arc-en-ciel des remords

Et c’est un autre plaisir, non moindre, que nous offre Philippe Sudan avec l’Etat des lieux, précédé d’un commentaire initiatique dû à la plume délicate de Valérie Zuchuat.

Aux œuvres de ces deux poètes le Comité de lecture a souhaité joindre quelques-uns des meilleurs poèmes des auteurs qui ont pris part au concours, Jack Küpfer, avec La Face cachée de la mer, Michel Barras dont on lira Sans filet et Balancier, et enfin Dulio, avec La Danse de l’esprit, le Phare de l’Atlantide, Le Vieux chat, l’Inconnue et Vers la nature.

C’est un véritable florilège.

Le lecteur sera sans doute surpris par l’importance accordée à la versification classique. Ce n’est pas un hasard. Les auteurs du règlement du concours (facile à connaître: http://www.feuille-de-chene.ch/) ont voulu remettre en honneur une poésie classique, accessible à chacun, claire, rythmée, musicale, faisant leur la réflexion de Proust, au début de La Recherche: «…comme les bons poètes que la tyrannie de la rime force à trouver leurs plus grandes beautés.»

On se procure le recueil aux Editions de la Feuille de Chêne dont une formule de souscription est jointe à la présente Nation.