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Uniformes

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2073 23 juin 2017

«L’armée suisse doit arrêter de pleurnicher», affirmait le 13 juin dernier un éditorialiste d’un quotidien de la place (rouge). Sous ce titre déjà édifiant, le fin stratège de la presse s’appliquait à recopier un discours vieux de vingt ans – avec, sans doute, la certitude d’être à la pointe du progrès. «Enrôler des jeunes qui n’ont aucune envie de remplir leurs obligations militaires n’est pas la panacée. […] Le défi, c’est de séduire à nouveau. […] L’armée n’a pas le choix, elle doit changer son image. […] Ridiculisée par la défaite cinglante du Gripen […], [elle doit] faire envie avec les défis du futur [sic!] et pas avec l’image d’Epinal d’une armée de grand-papa [re-sic!].»

Si la presse veut séduire à nouveau des lecteurs, ne devrait-elle pas envisager de changer son image soixante-huitarde et de se rendre plus intéressante?

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Trois jours auparavant, le même journal avait largement ouvert ses colonnes à un vague sociologue qui y avait étalé tous les préjugés qu’il avait retenus de ses études, cette fois sur la police. La critique visait «la place prépondérante de la discipline militaire et de la violence dans la formation [des policiers], peu compatibles avec l’idée d’une police de proximité en relation plus étroite avec la population».

Les sociologues, tout comme les journalistes, ont depuis de nombreuses années un très gros problème avec les notions d’uniforme et de discipline, qu’ils ne connaissent qu’à travers le prisme déformant de formations trop axées sur le social.

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Au début de cette semaine, la presse s’est une nouvelle fois payé le luxe de ridiculiser l’armée, avec cette fois la participation active de cette dernière. On a en effet appris que plusieurs options étaient à l’étude afin de «rendre les premières semaines [de l’école de recrue] plus douces», par exemple en accordant «un quart d’heure d’internet aux recrues afin qu’elles puissent assouvir leurs besoins durant la journée».

Si c’est cette «discipline militaire»-là qui occupe une place prépondérante dans la formation des policiers, alors, en effet, ça craint.

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