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Transversalité

Jean-François Cavin
La Nation n° 2074 7 juillet 2017

Il aura fallu plusieurs séances au Conseil d’Etat pour décider de ne rien changer à la répartition des départements entre ses membres, la nouvelle conseillère prenant simplement la place de la sortante. Mais qu’on ne s’y trompe pas: derrière l’apparent statu quo, le nouveau rattachement de certains services ou offices aux divers départements et le nouveau cahier des charges des conseillers d’Etat ne sont pas toujours anodins. On peut y voir un souci de meilleure cohérence, mais peut-être aussi le résultat d’une lutte de pouvoir.

Le maître-mot de l’affaire, c’est la transversalité. Mme Gorrite, transversale comme présidente, le sera aussi pour le dossier de la stratégie numérique de l’Etat. M. Maillard, depuis sa citadelle sanitaire et sociale, «assumera la responsabilité transversale de la politique sociale et d’insertion», ce qui devrait l’autoriser à mettre son nez dans le Service de l’emploi et les dossiers de l’assurance-chômage. Et M. Leuba, en contrepartie peut-être, se voit bombardé responsable transversal de la politique d’innovation; comme on n’imagine guère qu’il s’occupe de l’innovation scolaire, policière, pénitentiaire, fiscale, culturelle (ils sont déjà deux sur ce terrain), sanitaire ou sociale, il se pourrait que son influence sur d’autres départements reste symbolique.

Dans un gouvernement collégial, la transversalité devrait être une évidence. Il peut être utile de désigner, pour telle ou telle matière qui ne relève pas typiquement d’un département, un pilote chargé de la coordination. Mais cela ne doit pas provoquer le mélange des compétences ou engendrer des structures supplémentaires. Or M. Maillard se dote d’une nouvelle «Direction de la cohésion sociale». Lui faut-il vraiment des agents en plus grand nombre pour mener sa politique, déjà fort efficace, de développement de l’Etat-providence? Ou a-t-il encore un camarade à caser?

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