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SEPTANTE! La plume d’Olivier Delacrétaz

Jean-François Cavin
La Nation n° 2079 15 septembre 2017

A -t-on le droit de comploter dans le dos du chef? Il le fallait, en l’occurrence, car Olivier Delacrétaz, président de la Ligue vaudoise et président des Cahiers de la Renaissance vaudoise, est bien trop discret sur sa propre personne et ses propres mérites pour autoriser l’élaboration d’un cahier d’anniversaire célébrant sa plume. C’est donc grâce à son ignorance du projet que quelques-uns de ses amis ont concocté un florilège de ses articles de La Nation.

Olivier Delacrétaz y écrit depuis plus de quarante ans et en signe l’éditorial depuis 1982, sans se priver de nous offrir occasionnellement d’autres articles. Cela fait des centaines de «papiers», auxquels il faut ajouter, pour se rendre compte de la production colossale de notre écrivain, des chroniques régulières dans 24 heures et des contributions à maintes autres publications, sans parler de ses ouvrages parus aux CRV. Olivier Delacrétaz, dessinateur, blasonneur et graphiste de son état, chef politique par seconde vocation, ce qui suffirait à remplir deux vies, a de surcroît écrit davantage que beaucoup de journalistes professionnels! Et tellement mieux que d’aucuns…

Devant une telle profusion, imaginez l’embarras de la petite équipe qui a relu avec délice et sélectionné dans la douleur les textes de l’ouvrage qui paraît maintenant. L’œuvre d’ensemble est un immense trésor de réflexion politique, d’appels à l’action, d’évocation du pays, de portraits dignes de La Bruyère, de scènes pittoresques de la vie militaire ou de la sous-vie des bobos ou des gauchistes exsangues. Comment choisir entre tant de fortes pensées et d’humour taquin? Il fallait se limiter à septante, anniversaire oblige – et cela fait déjà 300 pages... La petite équipe a fini par s’accorder sur septante écrits encore meilleurs que cent autres, eux-mêmes encore meilleurs que tout le reste.

C’est dire, futur lecteur, que vous allez vous régaler!

Le recueil est divisé en onze chapitres, pour rythmer l’ouvrage, un peu arbitrairement car il n’y a pas de solution de continuité dans la pensée de l’auteur; mais cela témoigne du vaste champ de ses intérêts et de sa réflexion. On y trouve donc, tout naturellement, «Foi et théologie», c’est fondamental; «L’universel et le particulier», un des axes de la pensée de notre écrivain et philosophe; «Réalisme politique», antidote aux idéologies; «La démocratie: effets et autres méfaits» dont le titre dit beaucoup; et bien sûr, puisque notre action est politique, «Politique internationale» et «Politique fédérale», pour terminer avec «Pays de Vaud». Arrêtons encore notre attention sur les quatre premiers chapitres, qui contribuent au caractère original de l’ouvrage et reflètent celui de l’auteur: «Attitudes personnelles», car on ne saurait prôner l’ordre dans la société sans tenter de le réaliser en soi-même, «Croquis», où le rédacteur-dessinateur donne libre cours à la poésie de ses souvenirs ou à sa verve de caricaturiste; «Transmettre», qui témoigne de son souci de formation de la relève; «Arts et techniques», qui rappelle qu’Olivier Delacrétaz est amoureux du concret autant que des idées – qu’il ne faut surtout pas séparer.

Ainsi se trouve progressivement ouvert l’éventail des choses essentielles, en même temps que se dessine un portrait de l’auteur dans ses multiples talents. Portrait déjà esquissé, de manière respectueusement amicale, dans la riche préface de Félicien Monnier, qui est aussi un survol des cinquante dernières années d’existence de notre Mouvement.

La dégustation de Septante! aiguisera votre réflexion théologique, philosophique, politique, et vous rafraîchira aussi d’un grand souffle de bonne humeur – dont notre président se départit rarement. Par exemple en lisant le portrait d’un de ces vieux babas décatis qu’on rencontre parfois: Dans les marchés de France, on en repère encore ici ou là un exemplaire d’origine, sexagénaire édenté, osseux et cuivré, cheveux long, barbe en vrac, cou en peau de lézard, habits de toile écrue ou de grosse laine, sabretache, espadrilles crevées. Sa compagne est roulée dans un sarrau aux couleurs passées. Ils proposent au touriste des fromages pestilentiels et insipides, des huiles troubles et des bougies trapues qui fument sans éclairer.

Bonne lecture!

 

Référence: SEPTANTE!, 70 articles d’Olivier Delacrétaz encore meilleurs que les autres, préface de Félicien Monnier, 329 p., éd. Cahiers de la Renaissance vaudoise 2017. A commander ici.

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