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Adieu veaux, vaches, moutons…

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2079 15 septembre 2017

«Les Français sont des veaux», affirmait le général De Gaulle, déplorant l’apathie de ses compatriotes. Il n’est cependant pas exclu que cet aphorisme ait une portée un peu plus universelle. Dans la dernière édition d’Antipresse, M. Slobodan Despot constatait la même indolence chez les élites de Suisse romande: son précédent article, qui dénonçait le projet de la faculté de théologie de l’Université de Genève de former des imams, n’a soulevé aucune réaction, même pas des injures, même pas une inculpation pénale, pas la moindre perquisition policière.

Les masses populaires ne réagissent plus à rien, ni à gauche, ni à droite. Lorsque la chaîne de supermarchés Lidl gomme de minuscules croix chrétiennes sur les monuments qui ornent ses emballages («Nous évitons l’utilisation de symboles religieux sur nos emballages», aurait déclaré un porte-parole) tout en remplissant ses rayons de produits estampillés «halal» et identifiés par une image de minaret, cela n’émeut pas le moins du monde les cohortes de niolus qui poursuivent leurs achats chez ce servile boutiquier. Dans un autre registre, nous avons été témoin, il y a quelques jours dans le métro lausannois, d’une scène où un individu a tenu à très haute voix des propos qui contrevenaient manifestement à l’article 261 bis du Code pénal; pourtant aucun intellectuel gauchiste, aucune retraitée humaniste, ni aucun des représentants de minorités ethniques qui étaient majoritairement présents n’a émis la moindre protestation. Mais où va-t-on?

De fait, plus personne ne se soucie plus de rien et, ce qui est plus grave, les Vaudois en particulier ne se soucient plus des affaires vaudoises. On s’en aperçoit une nouvelle fois alors qu’un shootoir va s’ouvrir dans la capitale et dans l’indifférence générale – pas pour les footballeurs, mais pour les toxicomanes, afin que ces derniers puissent y dépérir et y périr à l’abri des regards, sans choquer les touristes et les contribuables. Le Canton a renoncé à réagir. Un esprit caustique qui, par hypothèse, ne se sentirait pas lié par un devoir de déférence indéfectible à l’égard des Vaudois pourrait être tenté de conclure – abusivement, bien entendu! – que ces derniers sont des veaux avec un esprit mouton, et qu’en cela ils se distinguent singulièrement des Jurassiens qui, eux, sont plutôt béliers et sangliers. Sinon, comment expliquer que, dans La Nation, les articles qui parlent du Canton ne suscitent jamais aucun remous, tandis que, dès qu’on évoque la question jurassienne, on déclenche une interminable tempête de réactions véhémentes?

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