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Deux fruits défendus pour Adam, un seul pour Eve

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2102 3 août 2018

C’est l’été et les fonctionnaires de l’Office fédéral de la santé publique s’ennuient. Ou alors ils ont tellement peur de voir leur «audience médiatique» diminuer pendant la pause estivale qu’ils sont prêts à faire n’importe quoi pour qu’on parle d’eux.

En matière de «n’importe quoi», ils n’ont pas trouvé mieux que de publier de nouvelles recommandations en matière d’alcool, sur la base des «derniers développements scientifiques» probablement commandés pour l’occasion et qui – les esprits conservateurs seront rassurés – ne remettent absolument pas en question les dogmes prohibitionnistes de l’administration fédérale: «Les Suisses doivent faire plus attention avec l’alcool!» Entendez: ils doivent en boire moins ! Concrètement, la nouvelle «recommandation d’alcool» – au-delà de laquelle on est considéré comme un individu déviant et comme un dangereux ennemi du peuple – prévoit «deux verres par jour pour les hommes et un verre pour les femmes».

Euh?

Mais si, vous avez bien bu… euh, bien lu: deux verres pour les hommes et un pour les femmes!

Cette information, relayée en catimini dans la presse, n’a apparemment suscité aucune réaction des Bureaux de l’égalité. Les féministes, qui se battent depuis des décennies pour que les femmes ressemblent à des hommes et les hommes à des femmes, semblent avoir accueilli sans sourciller ces «derniers développements scientifiques» qui affirment que, face à une bouteille, la femme n’est que la moitié de l’homme et qu’elle doit donc se contenter de boire deux fois moins.

Est-ce là la preuve que l’alcool est sexiste, et qu’il faut l’interdire pour cette raison? Ou bien faut-il blâmer l’Office fédéral de la santé publique de s’être laissé abuser par une étude rétrograde, qui a fait passer les lois de la physique avant celles de l’égalité?

Pour notre part, nous pouvons affirmer, sur la base d’observations scientifiques et non genrées, que les Suisses devraient surtout faire plus attention avec l’administration fédérale. On ne compte plus le nombre de pertes de maîtrise de liberté dues à l’excès de prévention. Un office de trop et bonjour la catastrophe ! Quant à l’alcool, nous nous adressons solennellement aux femmes et aux hommes pour leur conseiller d’en user avec la plus extrême prudence: ce serait dommage d’en casser une bouteille.

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