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A Madame Therese Frösch

Jean-François Cavin
La Nation n° 2115 1er février 2019

Madame,

Invitée de l’hebdomadaire Lausanne-Cités comme présidente d’Helvetas, vous avez plaidé en faveur du «Pacte mondial sur les migrations». Le titre de votre article était: Et si vous lisiez le Pacte mondial des migrations ? Dans le corps de l’article, vous récidiviez après avoir évoqué les critiques que ce traité suscite: Mais qui a pris le temps de vraiment lire cet accord ?

Remarquons en passant la condescendance crypto-accusatrice avec laquelle vous traitez vos contradicteurs, suspects de ne pas savoir de quoi ils parlent. Mais l’essentiel n’est pas là.

Oui, nous avons lu intégralement le très long texte de ce Pacte1. Et c’est bien parce que nous l’avons lu que nous ne voulons pas de cette prose irénique, qui considère en principe les migrations comme un bienfait et qui veut promettre aux migrants le plus généreux accueil dans le meilleur des mondes des pays de destination. Nous avons bien lu et bien compris que, pour quelques dispositions utiles, ce pavé impose surtout un programme étatiste, d’inspiration égalitaire, à usage national et onusien.

Votre parade: il s’agit d’un accord non contraignant, mais facilitant la coopération internationale. Non contraignant? Ayant lu, nous avons dénombré que l’Etat signataire promet vingt-six fois de se conformer au Pacte: Nous nous engageons… Même s’il n’y a pas de sanctions en cas d’inobservation, la formule, à nos yeux, a un sens, qui fonderait tous les bien-pensants à exiger de la Suisse qu’elle tienne ses promesses.

Ou alors, Madame la présidente, vous engagez-vous, à titre personnel et au nom d’Helvetas, à ne jamais arguer de ce texte pour exercer une pression morale sur nos autorités et notre peuple? Mais la question est sans objet, puisqu’un engagement, à votre avis, ne vaut rien.

Notes:

1  Voir l’éditorial de La Nation du 7 décembre 2018, no 2111.

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