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Richesses de notre territoire

Daniel Laufer
La Nation n° 2133 11 octobre 2019

Il y a d’abord Le Poème et le territoire – Promenades littéraires en Suisse romande qui vient de paraître sous la direction d’Antonio Rodriguez et Isabelle Falconnier. Bel ouvrage grâce auquel on se promène dans la vieille ville de Genève en compagnie de Nicolas Bouvier et de Georges Haldas, ou dans les environs de Sierre avec Rilke, Maurice Chappaz et Corinna Bille, dans le Jorat bien sûr, avec Roud, Chessex et Jaccottet, sur la Riviera avec Victor Hugo et Lord Byron, ou à Lausanne avec Sainte-Beuve… et j’en passe. On prend un plaisir particulier à suivre les itinéraires, sobrement et clairement indiqués, aussi bien à Douanne qu’à Sainte-Ursanne, aussi bien le long de la Venoge qu’entre Coppet et Rolle, chacun des lieux étant en outre illustrés de dessins raffinés de Marco De Francesco. C’est vraiment une grande, une magnifique promenade de hauts lieux de toute la Suisse romande où nous sommes en quelque sorte accompagnés par les voix, ou plutôt les plumes d’une bonne vingtaine d’écrivains qui ont évoqué ces lieux, chacun d’eux introduit avec la discrète compétence de connaisseurs. Ce remarquable ouvrage, composé et imprimé avec le plus grand soin, a paru aux Editions Noir sur Blanc (quand bien même il y a beaucoup de couleur!) à Lausanne.

Dans un tout autre registre, on découvre une originale illustration et même une histoire d’un territoire bien délimité, dans Flâneries à Baulmes. De quoi d’agit-il? Dans de vastes combles, l’Auberge de Baulmes et l’Association pour la défense du patrimoine photographique (ADPP) présentent les meilleures photographies de six générations de Deriaz et de leurs descendants par alliance, de la fin du 19e siècle à 1950. C’est tout simplement passionnant. On remarque d’emblée que la présentation est extrêmement soignée: chaque photo, bien encadrée et sous verre, est munie d’une légende concise qui vous permet de situer le lieu, les personnages, l’action. Par exemple La fenaison au Chasseron en 1920 où l’on voit, à côté de deux faucheurs, une élégante faneuse en robe longue et chapeau de paille, comme une illustration de la fameuse lettre de Mme de Sévigné faner est plus jolie chose du monde. Mais toutes les photos des Armand (I et II) et des Alphonse (I et II) Deriaz mériteraient ici une mention, tant est vivante cette galerie baulmérane. L’exposition est ouverte jusqu’au 31 octobre; on nous permettra de souhaiter qu’elle devienne permanente, tant les archives Deriaz recèlent de trésors. A défaut, on pourra se rabattre sur le catalogue de l’exposition, qui est d’ailleurs bien plus qu’un catalogue; c’est un bel ouvrage, édité par l’ADPP, parfaitement relié, qui présente toutes les photos de l’exposition avec des commentaires succincts et bienvenus de Daniel Glauser et l’heureuse préface d’Anne Lise Deriaz: «Dans mes yeux d’enfant mon père, la tête sous le voile noir, avait arrêté le temps et, sans qu’il le sache, l’histoire s’écrivait.»

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