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Conversion

Rédaction
La Nation n° 2137 6 décembre 2019

Je me suis converti.

De longue date, je trouvais horribles les viols de la Pachamama, notre mère la Terre, que l’Homme, créature immonde, commettait sans relâche, contrairement à la Femme, qui couche souvent avec lui, non sans un certain mauvais goût, il faut l’admettre, mais forcée par une société patriarcale, qui mérite les poubelles de l’Histoire et de la télévision romande.

Très tôt, j’ai compris que le chauffage des églises était un facteur déterminant du réchauffement climatique. J’ai donc cessé de payer mes «impôts d’Eglise», afin de sauver les ours blancs sur la banquise et d’économiser plus de 247 francs par année, grâce auxquels je me suis acheté un pied-de-biche issu du commerce équitable, taillé dans des matériaux recyclables. Responsable.

Pourtant, j’hésitais encore: mon habitude rétrograde de me laver les dents sans arrêter le robinet entre deux rinçages n’allait-elle pas contribuer à la désertification de l’Afrique subsaharienne et accélérer l’afflux de migrants que le Vatican, vu l’exiguïté de son territoire, ne parviendrait pas à héberger tous dans la cathédrale Saint-Pierre et le trois-pièces-cuisine du Pape François? Malgré tout, j’étais énervé par cette gymnastique du robinet. Surtout le matin. J’étais perplexe.

Le déclic m’est venu quand les milieux écologiques ont proposé de supprimer l’éclairage public dans la périphérie des villes. Il est vrai que tous ces candélabres odieux, qui jettent une lumière crue sur des trottoirs déserts, cette énergie dilapidée menaçant la biosphère, tuant des frères non-humains, tels que moustiques, mouches et papillons de nuit, révoltait ma conscience de fils de la Pachamama. Il fallait faire quelque chose.

Quand les partis écologistes proposèrent d’éteindre cet éclairage public ignoble, j’ai décidé de voter pour eux. Pour des raisons professionnelles en plus. En vrai gentleman.

Arnaud Picard

Cambrioleur

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