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Philippe Muray et l’écologie

Lars Klawonn
La Nation n° 2145 27 mars 2020

Pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons, se (re)plonger dans Festivus Festivus reste encore une excellente chose. Paru en 2005, ce livre, qui témoigne de plus de trois ans de dialogue entre Philippe Muray et Elisabeth Lévy, l’actuelle rédactrice en chef de la revue française Causeur, n’a pas pris une ride. Il détonne par sa verve littéraire, son acuité d’esprit et son humour décapant. Prenons pour exemple, en guise d’échantillon, l’actuelle offensive de la bien-pensance pour la bonne cause du climat:

L’envie du pénal gronde partout. Jamais la liberté n’a été plus haïe. De plus en plus de maniaques travaillent du droit comme on travaillait du chapeau. Je sais très bien que la vie en société impose des contraintes. Mais les mensonges de ceux qui veulent encore les accroître par de nouvelles lois, et leur capacité de manipulation effrénée de tout, chiffres, statistiques, faits divers, etc., deviennent stupéfiants, et se résument en fin de compte à une guerre honteuse et hystérique contre ce qui reste de l’humanité. Ce sont les véritables nihilistes et les véritables haïsseurs de la vie. Ils aspirent au pouvoir pour y faire régner leurs destructions et leurs délires. Ils veulent réduire l’humanité, c’est-à-dire la liberté, comme les écologistes « profonds » veulent remplacer cette même humanité par la chouette mouchetée, et comme les dingues de la santé veulent non pas supprimer le plaisir mais faire oublier jusqu’à son souvenir. Ces nouveaux persécuteurs ont le mensonge pour méthode, la pression constante pour stratégie, des « observatoires » de toute nature comme ouvrages fortifiés, et un style d’appel à la mobilisation facilement identifiable : toutes leurs phrases commencent par : « A l’heure où ». C’est le style de l’état d’alerte, de la levée en masse.  

Philippe Muray nous a quittés en 2006. Ses analyses sont toujours percutantes quatorze ans plus tard. C’est que, d’un côté, il a vu juste avec ses polémiques virulentes contre l’homme festif et l’homme engagé pour la bonne cause et, de l’autre, cette société qu’il avait sous ses yeux et dont il pensait qu’elle était la fin de l’histoire, se prolonge à l’infini en aggravant ses maux. Dès lors, un simple constat s’impose: rien n’a changé depuis sa disparation. Est à l’œuvre le même processus de destruction qui semble se générer lui-même, comme un cancer.

Pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons, se (re)plonger dans Festivus Festivus reste encore une excellente chose. Paru en 2005, ce livre, qui témoigne de plus de trois ans de dialogue entre Philippe Muray et Elisabeth Lévy, l’actuelle rédactrice en chef de la revue française Causeur, n’a pas pris une ride. Il détonne par sa verve littéraire, son acuité d’esprit et son humour décapant. Prenons pour exemple, en guise d’échantillon, l’actuelle offensive de la bien-pensance pour la bonne cause du climat:

L’envie du pénal gronde partout. Jamais la liberté n’a été plus haïe. De plus en plus de maniaques travaillent du droit comme on travaillait du chapeau. Je sais très bien que la vie en société impose des contraintes. Mais les mensonges de ceux qui veulent encore les accroître par de nouvelles lois, et leur capacité de manipulation effrénée de tout, chiffres, statistiques, faits divers, etc., deviennent stupéfiants, et se résument en fin de compte à une guerre honteuse et hystérique contre ce qui reste de l’humanité. Ce sont les véritables nihilistes et les véritables haïsseurs de la vie. Ils aspirent au pouvoir pour y faire régner leurs destructions et leurs délires. Ils veulent réduire l’humanité, c’est-à-dire la liberté, comme les écologistes « profonds » veulent remplacer cette même humanité par la chouette mouchetée, et comme les dingues de la santé veulent non pas supprimer le plaisir mais faire oublier jusqu’à son souvenir. Ces nouveaux persécuteurs ont le mensonge pour méthode, la pression constante pour stratégie, des « observatoires » de toute nature comme ouvrages fortifiés, et un style d’appel à la mobilisation facilement identifiable : toutes leurs phrases commencent par : « A l’heure où ». C’est le style de l’état d’alerte, de la levée en masse.  

Philippe Muray nous a quittés en 2006. Ses analyses sont toujours percutantes quatorze ans plus tard. C’est que, d’un côté, il a vu juste avec ses polémiques virulentes contre l’homme festif et l’homme engagé pour la bonne cause et, de l’autre, cette société qu’il avait sous ses yeux et dont il pensait qu’elle était la fin de l’histoire, se prolonge à l’infini en aggravant ses maux. Dès lors, un simple constat s’impose: rien n’a changé depuis sa disparation. Est à l’œuvre le même processus de destruction qui semble se générer lui-même, comme un cancer.

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