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La Pologne encore conservatrice

Pierre-Gabriel Bieri
La Nation n° 2153 17 juillet 2020

En Pologne, les élections présidentielles ont donné une courte victoire au président sortant, Andrzej Duda, du parti conservateur Droit et Justice (PiS). Il a obtenu 51,21% des voix, contre 48,79% à son adversaire libéral et pro-européen.

Chez nous, beaucoup d’esprits conservateurs se réjouissent de ce succès, qui évoque tout à la fois la persistance des valeurs traditionnelles, le refus des ingérences extérieures, la résistance aux «évolutions» de mœurs qui se sont imposées en Europe occidentale, ou encore la résistance à l’immigration.

Il faut néanmoins observer les choses telles qu’elles sont, et non comme on voudrait qu’elles soient. D’abord, le parti PiS n’échappe pas aux dérives propres à la démocratie électorale, où la volonté de gagner fait souvent oublier l’intérêt supérieur de l’unité du pays. Par ailleurs, les conservateurs polonais sont animés d’un ressentiment obsessionnel à l’égard de la période communiste, qui les a conduits à mener, sur le plan interne, des chasses aux sorcières aussi querelleuses qu’inutiles; en politique internationale, ils adoptent une position violemment anti-russe, alignée sur les Etats-Unis.

Surtout, le résultat modeste du camp conservateur trahit aussi son affaiblissement. Si la Pologne apparaît encore comme un bastion de la «vieille Europe», on aurait tort de sous-estimer la rapidité avec laquelle la société s’y transforme, sous l’effet de courants extérieurs et intérieurs. Cette transformation a commencé beaucoup plus tard que chez nous, mais elle a commencé, au point que la société polonaise apparaît aujourd’hui fortement divisée. La récente élection présidentielle atteste de cette division; elle n’est qu’un épisode d’une longue histoire qui ressemble à un roman de Jean Raspail.

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