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Les exigences d’une haute magistrature

Jean-François Cavin
La Nation n° 2081 13 octobre 2017

Mme Nurria Gorrite, présidente du Conseil d’Etat, est double nationale: vaudoise donc suisse d’un côté, et aussi espagnole d’origine catalane et basque. C’est forte de ce second rattachement qu’elle s’est exprimée, dans 24 heures et dans d’autres médias, sur le conflit entre Madrid et Barcelone relatif à l’éventuelle indépendance de la Catalogne et au scrutin d’autodétermination. Elle n’a pas caché être opposée à cette indépendance, tout en appelant à une solution pacifique qu’elle sait difficile à trouver.

La double nationalité de la conseillère d’Etat n’est peut-être pas aussi problématique que l’eût été celle de M. Ignazio Cassis comme chef du département fédéral des affaires étrangères, comme La Nation l’a montré dans un numéro précédent et comme l’intéressé l’a lui-même ressenti; elle n’en est pas moins potentiellement délicate. Une part importante de la population vaudoise est d’origine espagnole, voire catalane. La présidente du gouvernement doit veiller à la concorde de notre peuple, et non entrer dans des débats susceptibles d’agiter et de diviser une partie de celui-ci. On se permet de demander respectueusement à Mme la présidente de garder, en public, le silence sur ce conflit: s’agissant d’une affaire intérieure d’un autre Etat, la neutralité sied à la première dame d’un Canton suisse.

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