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Le dernier cadeau de Moritz Leuenberger

Philippe RameletRevue de presse
La Nation n° 1907 28 janvier 2011
A peine assis dans son fauteuil de nouveau directeur de la SSR, Roger de Weck, issu des médias privés, s’est vu offrir le 4 janvier une page du Temps, où il loue les mérites du service public.

Cela lui vaut six jours plus tard, dans le même quotidien, une rouste de Pascal Décaillet, passé, lui, de la SSR au secteur privé il y a quelques années déjà:

[…] Une page entière du Temps, mardi dernier, pour dessiner, au compas et à l’équerre, une vision théorique, métallique, désincarnée, du monde des médias en Suisse. Manichéenne, aussi, tant suinte […] la haine de tout ce qui viendrait du privé, la diabolisation de la publicité, le sentiment d’arrogance et de supériorité du Mammouth dûment engraissé par la redevance, face à la fragile constellation des petits, moins gâtés, devant infiniment plus se battre pour survivre. Venant d’un homme qui a dirigé des journaux aussi prestigieux que Die Zeit ou le Tages Anzeiger, dont je ne sache pas qu’ils fussent issus de fonds publics, on appréciera l’opportune souplesse de reconversion […]

Le texte de Roger de Weck inspire une inquiétude majeure: celle que, sous couvert de bons sentiments, jetés sur le chemin comme autant de vertus théologales, sous couvert d’objectivité, le service dit «public», en Suisse, soit sournoisement pris en otage par une idéologie comme une autre. On connaît le profil politique du nouveau patron de la SSR, sa dévotion à l’Union européenne, son mépris envers le parti choisi par les Suisses comme premier aux dernières élections fédérales, toutes choses qui relèvent de son droit le plus absolu comme citoyen, mais qui ne sont pas trop censées se ressentir dans l’exercice de ses fonctions […].

Pour le reste, la Sainte Ecriture de M. de Weck reprend l’étrange dogme de la SSR seule capable, en Suisse, de proposer des services de qualité. […]

A lire le nouveau patron de la SSR, on demeure confondu par la somme d’énergie n’ayant en somme pour dessein, à l’instar de certaines constructions de Tinguely, que de sauver la raison d’être de la machine elle-même. Non ce qu’elle produit, mais l’outil en soi. Face à ce manifeste de survie, que doivent faire les médias privés, radio, TV, et (très bientôt) sites internet multimédias? Réponse: se battre. Montrer qu’ils peuvent faire aussi bien avec infiniment moins. […]

Une radio et une télévision de service public sont nécessaires au pays; pas une hydre monopoliste.

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