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Le coup d’éclat de Darbellay

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1973 9 août 2013

Tous les discours de 1er Août ne sont pas insipides. Dans Le Nouvelliste du 2 août, sous le titre: «La charge de Saas Balen», M. Pascal Décaillet commente avec enthousiasme l’allocution prononcée dans ce village du Haut-Valais par M. Christophe Darbellay:

[…] Dans un discours intitulé Frei sein und frei bleiben, être et rester libre, le président du PDC suisse a ciblé un homme. Non pas Blocher, pour une fois. Ni la gauche. Mais le très raisonnable, très présentable et très gouvernemental Didier Burkhalter.

[…] «Celui qui me fait le plus de soucis, a déclaré à Saas Balen le Flandrin des glaciers, c’est notre ministre des Affaires étrangères. Au lieu de représenter avec force et clarté nos intérêts, il est devenu le ministre du renoncement». Allusion, bien sûr, à l’entrée en matière face à des juges étrangers dans l’affaire de la Cour européenne de justice qui pourrait arbitrer, en matière de bilatérales, les litiges entre la Suisse et l’Union européenne. Dans le Haut-Valais, à quelques heures du 1er Août, Darbellay a dit bien haut ce que l’immense majorité de nos compatriotes ressentent en silence, avec humiliation et colère, parfois jusqu’à la gorge nouée.

Alors que nous sommes attaqués de toute part, et qu’il faut justement demeurer inflexibles, cette porte ouverte (via le secrétaire d’État Rossier) aux juges étrangers est un signal catastrophique. Il donne l’impression d’une diplomatie coupée du pays profond, consacrant davantage d’intelligence à l’adversaire que d’écoute de nos souffrances. C’est un coup de poignard dans le dos. […]

Nous partageons bien entendu ces critiques de la politique menée par M. Burkhalter. Mais nous ne saurions nous joindre à l’enthousiasme de M. Décaillet pour le discours de M. Darbellay, et cela pour trois raisons:

1. Le politicien PDC Darbellay est-il motivé par son désaccord profond avec la politique de M. Burkhalter ou prépare-t-il le terrain pour 2015: prendre un siège aux radicaux au Conseil fédéral?

2. La majorité du Conseil fédéral appuie, semble-t-il, la politique de M. Burkhalter. Seul le président Maurer paraît s’en distancer. Pourquoi donc s’en prendre seulement au ministre des Affaires étrangères?

3. M. Blocher aurait eu la carrure pour résister aux pressions que subit la Suisse. Celui qui a mené la conjuration pour l’évincer et mettre à sa place Mme Widmer-Schlumpf est-il à même de se faire le champion de la résistance aux attaques contre notre souveraineté?

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