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Les participes, c’est du passé

Jacques Perrin
La Nation n° 2045 27 mai 2016

Journal de midi sur la RTS. Deux jeunes présentatrices parlent du dernier roman de Philippe Djian, Dispersez-vous ralliez-vous!, titre renvoyant à un vers du poème de Rimbaud Les Corbeaux. L’auteur est sur le plateau.

En fond d’écran est reproduite en gros caractères une phrase du livre (p. 24): «J’aurais pu prendre un bain au milieu de toutes les larmes que j’avais versé depuis mon enfance.»

Vérification faite, la faute d’accord du participe passé ne figure pas dans le livre, c’est une erreur de copie. Djian ne bronche pas; peut-être ne veut-il pas embarrasser les deux donzelles en extase devant son roman. Ni l’une ni l’autre ne remarque la faute, probablement par égard pour le mauvais copiste (un stagiaire?).

Quelques jours plus tard, dans 24 heures, journal pourtant bien corrigé, on lit une déclaration de Claude-Alain Voiblet: «Je m’excuse de tous les mauvais choix que j’ai fait

Pendant ce temps, des maîtres s’échinent encore à enseigner l’accord du participe passé.

Il n’est nul besoin de réformes idiotes pour simplifier l’orthographe, les usagers s’en chargent. On peut lire les Essais de Montaigne en français moderne. Bientôt les œuvres de Proust ou de Céline seront transcrites en orthographe simplifiée, non qu’une loi y contraigne les éditeurs, mais parce que l’ignorance orthographique de ceux qui font profession d’écrire, ou leur volonté de ne pas blesser les ignorants, emportera toutes les réticences.

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