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Moins de culture, plus de déconfiture

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2127 19 juillet 2019

Depuis des années, il existe en Suisse une constellation d’officines, de groupements, de comités et de réseaux intellectuels plus ou moins coordonnés qui militent pour légaliser l’usage des drogues et, concomitamment, pour criminaliser la consommation non seulement du tabac mais aussi et surtout de l’alcool, y compris du vin. Cet inquiétant lobby s’est manifesté de manière tonitruante dans les années 1990; depuis lors, ayant largement conquis les médias et l’administration, il continue son œuvre de manière plus discrète mais systématique, en publiant à intervalles réguliers des études scientifiques démontrant ce qu’il faut démontrer.

La dernière en date, abondamment relayée par la presse le 11 juillet, «s’appuie sur des recherches scientifiques» pour affirmer que «des substances comme l’ecstasy, la kétamine, la cocaïne ou le cannabis ont un impact moins négatif que le tabac et l’alcool». On imagine que les chercheurs ont dû suer sang et eau pour trouver les bonnes séries de chiffres et les bons critères de comparaison permettant d’obtenir le résultat qui leur était demandé.

Les militants qui publient ce rapport, aux premiers rangs desquels figure l’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss, demandent que la classification légale des substances psychoactives soit fondée sur des critères uniquement scientifiques (les leurs, en l’occurrence) en excluant toute considération culturelle. En d’autres termes, l’alcool devrait être prohibé malgré le fait qu’il appartient à notre culture depuis de nombreux siècles. (Ou peut-être précisément parce qu’il appartient à notre culture?)

Voilà qui est donc dit. Qu’on en finisse avec ces vieux réflexes culturels, place à la science pure et dure, plus facile à contrôler, et qui vous dira ce que vous avez le droit d’ingurgiter ou non. Fini le vin, la viande, la crème, le sucre et les douceurs, place au quinoa et au cannabis. Tel sera le bonheur populaire, qui rendra les citoyens maigres et dociles.

Dans vingt-cinq ans, les Vaudois qui n’auront pas fui à l’étranger auront peut-être l’occasion d’assister, sur la place du marché de Vevey, à la grande Fête des producteurs de jus de raisin bio, durable et solidaire. On se souhaitera «santé!» d’une voix triste et en baissant les yeux.

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