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Actualités  |  Mardi 21 juin 2022

Ni collectivistes, ni centristes, ni libéraux

La distinction entre la gauche et la droite est née dans les assemblées révolutionnaires de 1789. Les opposants à la monarchie s’assirent à gauche du président, les partisans du roi à sa droite. Le hasard voulut que les tenants de la tradition et de la droiture se situent précisément «à droite».

On y rangea, des décennies plus tard, les «libéraux». Leurs origines sociales les poussaient à défendre leur patrimoine, et suscitaient du même coup leur défiance à l’égard de l’État. Au nom de l’ordre et de la sécurité, ils furent parfois souverainistes. Cela les rapprochait des conservateurs. Et pourtant…

La tendance lourdement égalitaire de la modernité relègue la liberté individuelle au second plan. Le libéralisme, sensible à la conscience individuelle, peine à contre-attaquer les revendications de justice sociale autrement qu’en les niant ou en leur cédant.

On nous demande souvent de laquelle de ces tendances la Ligue vaudoise se revendique. Ne participant pas aux élections elle ne ressent aucune nécessité d’entrer dans l’une des cases qu’impose le jeu parlementaire. Elle n’en est pas plus du centre, cette sorte de moyenne, sans doctrine autre qu’un social-libéralisme flottant au vent des inflexions de ses représentants.

La Ligue vaudoise défend d’abord l’unité et le bien commun du canton. C’est-à-dire l’équilibre et l’harmonie entre les différentes communautés qui le composent: familles, entreprises, communes… Elle refuse l’individualisme libéral qui – à l’extrême – en vient à nier l’existence du canton comme communauté humaine. Elle rejette tout autant le collectivisme socialo-marxiste qui voit dans la nation et sa défense militaire un obstacle à l’épanouissement humain, et demande à l’État d’organiser chaque aspect de notre quotidien. Ce qui revient à vider les communautés de leur sens et de leurs libertés.

Aussi promeut-elle le dialogue social, refusant de renvoyer dos à dos employés et patrons. La lutte des classes n’est pas une option. Pas plus que celle des races, des sexes et des espèces que réclame le wokisme.

Un privilège rare

Elle regarde avec scepticisme la technophilie libérale, qui s’obstine à croire que la technique nous sortira de la crise environnementale tout en sauvant la croissance. De même elle ne croit pas à cette tendance paradoxale de demander à la bureaucratie de veiller sur la liberté, en particulier en matière de concurrence et de marchés publics. Et la Ligue vaudoise se scandalisera toujours de la facilité avec laquelle, pendant quarante ans, les radicaux ont réformé l’école vaudoise au point d’en faire le vaste laboratoire sociopédagogique, sinon le cheval de Troie du progressisme, qu’elle est aujourd’hui.

N’accepter ni les moules ni les ambitions parlementaires nous donne le privilège de nous tenir aux côtés de ceux qui, d’où qu’ils viennent, partagent l’un de nos combats. Cette liberté rare, nous la mettons au service du canton.

(Félicien Monnier, 24 heures, 21 juin 2022)