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Impulsions 2022

Jean-François Cavin
La Nation n° 2081 13 octobre 2017

Face à la socialisation rampante qui caractérise la tendance de notre régime rad-soc, les organisations économiques faîtières ont publié, sous le titre Impulsions 2022 un programme d’action dont la réalisation rééquilibrerait la politique vaudoise. Il convient de saluer l’entente des «Quatre Grands» (Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, Chambre vaudoise immobilière, Fédération patronale vaudoise, Prométerre) qui formulent une septantaine de revendications qu’elles feront valoir durant la législature, afin de maintenir la prospérité du Canton. Ces propositions concernent la fiscalité, la formation, la santé, le social, les infrastructures, l’aménagement du territoire et les constructions, l’énergie et l’environnement, l’agriculture. Cette dernière mise à part, on note – et on se plaît à souligner – qu’il n’y a pas de chapitre concernant le soutien à l’économie, dont le succès ne doit pas dépendre des deniers publics.

Il n’est pas possible de détailler ici toutes les idées contenues dans ce mémoire, qu’on trouve sur internet sous la mention «Impulsions 2022». Signalons-en quelques-unes en résumé:

–  alléger la fiscalité ordinaire des personnes physiques (sur la fortune et le revenu), qui est une des plus gourmandes de Suisse, et supprimer l’impôt sur les successions et les donations en ligne directe, à l’instar de nombreux cantons;

–  renforcer le contrôle des performances des élèves pour évaluer les effets de la LEO et améliorer leur préparation au monde professionnel (profils de compétences, orientation, information sur les formations professionnelles supérieures);

–  desserrer le corset dans lequel l’Etat tend à enfermer les cliniques privées et les EMS, rejeter l’initiative sur l’assurance des soins dentaires sans contre-projet, transformer le CHUV (aujourd’hui service de l’Etat) en établissement autonome de droit public doté d’un conseil d’administration;

–  observer les normes de l’aide sociale fixées par la Conférence intercantonale (que notre Canton dépasse volontiers), refuser tout nouveau développement de l’appareil social;

–  adapter le réseau routier aux besoins actuels dans les tronçons surchargés et améliorer le système P+R;

–  ajuster sur divers points la procédure en matière de construction, traiter sur pied d’égalité les investisseurs privés et publics pour la taxation de la plus-value, ainsi que les propriétaires dont le terrain constructible passe en «zone à affectation différée» ou en zone agricole;

–  revoir la planification énergétique à la lumière de ce qui est politiquement réalisable (par exemple pour les éoliennes), ne pas augmenter les taxes environnementales;

–  renforcer la formation professionnelle agricole et la vulgarisation, notamment pour ce qui a trait à l’entrepreneuriat et à l’innovation technique, revoir la fiscalité des immeubles agricoles pour atténuer les effets désastreux de la nouvelle jurisprudence du Tribunal fédéral en envisageant de passer à un système «moniste» bien dosé.

Il y a là du grain à moudre pour nos autorités. Voudront-elles s’en inspirer? Du côté du Conseil d’Etat, les premières réactions n’incitent pas à l’optimisme. M. Maillard, sans avoir encore lu le mémoire, le démolit pour ce qu’il croit en savoir: «Ce sont de vieilles potions. Mais elles vont à l’encontre de la réalité» (accroissement des inégalités, du nombre des chômeurs en fin de droit). Pourtant, il n’y a nul démantèlement de régime social dans le programme. M. Broulis caricature aussi le projet: «C’est une liste de souhaits, comme les syndicats le font souvent en demandant l’impossible pour avoir quelque chose»; il faut faire des compromis; la vraie vie, c’est de trouver des équilibres. Pourtant, les revendications sont toutes fondées et l’ensemble, novateur certes sur divers points, reste cadré de façon réaliste et praticable si on le veut bien. Mais le veut-on? Il n’y a pas grand’chose à attendre d’un Conseil d’Etat qui prétend maîtriser les charges en présentant un budget où les dépenses ordinaires (sans les investissements) augmentent de 2,8% en un temps d’inflation zéro!

Il appartient donc au Grand Conseil, où le centre-droite est numériquement plus fort, de relayer, à coups de motions, le travail des organisations faîtières. Il profiterait ainsi de l’impulsion donnée à un mouvement de rétablissement d’une politique plus respectueuse de la responsabilité des personnes et des familles, plus sensible à leur liberté et plus amicale envers les contribuables qu’on ose prétendre heureux.

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