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Une brève histoire de l’Eglise nationale vaudoise

Antoine Rochat
La Nation n° 2073 23 juin 2017

Dans la foulée du livre de M. Jean-Pierre Bastian sur l’histoire de l’Eglise libre vaudoise, dont il a été question dans les colonnes de ce journal1, les Editions Ouverture viennent de publier un petit livre dû à la plume de M. Bernard Reymond sur l’histoire de l’Eglise nationale vaudoise2.

Né en 1933, pasteur de l’Eglise nationale, puis professeur de théologie pratique à l’Université de Lausanne, M. Reymond se rattache au courant du protestantisme libéral. Il est l’auteur de nombreuses publications, notamment sur les liens entre le protestantisme et divers aspects de la société civile (architecture, cinéma, musique, théâtre, etc.).

Présentation du livre

Le dernier livre de M. Reymond compte une centaine de pages, divisées en une douzaine de chapitres, ainsi qu’une courte bibliographie.

Le premier chapitre fait référence à l’ouvrage de M. Bastian et il situe la position personnelle de M. Reymond par rapport à la fusion des deux Eglises en 1966: d’abord opposant critique, puis finissant par se rallier à la décision des deux Synodes.

Les trois chapitres suivants évoquent la Réforme bernoise, la situation monolithique de l’Eglise sous Leurs Excellences, ainsi que l’apparition du libéralisme théologique au début du XIXe siècle.

Les chapitres 5 à 7 traitent des personnalités d’Alexandre Vinet et d’Henri Druey, de la suppression de la Confession de foi helvétique (1839) et de la déchirure de 1845.

Le chapitre 8 évoque l’Eglise nationale issue de la loi ecclésiastique de 1863, qui marque notamment la reconnaissance officielle des paroisses et l’arrivée des laïcs dans les organes de l’Eglise.

Les deux chapitres suivants sont consacrés au temps de la coexistence fraternelle entre les deux Eglises, ainsi qu’aux débuts de l’œcuménisme.

Le chapitre 11 évoque la fusion des deux Eglises, mais essentiellement sous l’œil de ses opposants nationaux3.

L’épilogue mentionne la Constitution cantonale de 2003 et il souligne l’utilité du multitudinisme, même pour un protestantisme devenu minoritaire.

Quelques lacunes

Nous devons avouer que le livre de M. Reymond nous a laissé quelque peu sur notre faim.

Contrairement à l’ouvrage de M. Bastian, le travail historique est insuffisant: les sources sont souvent indirectes4, voire parfois lacunaires5. Les historiens n’y trouveront guère matière à approfondir leurs recherches.

La fusion de l’Eglise libre et de l’Eglise nationale est abordée presque exclusivement sous l’angle de ses opposants. Le rôle de ses partisans nationaux (comme Marcel Regamey) est négligé, voire occulté.

Conclusions

Le livre de M. Reymond rappelle à juste titre l’utilité du multitudinisme: même si elle est devenue minoritaire, l’Eglise réformée vaudoise doit continuer de s’adresser au plus grand nombre.

M. Reymond fait preuve d’un bon esprit de synthèse, mais son ouvrage est à notre avis superficiel. Bref, comme il le dit au début de son texte, l’histoire de l’Eglise nationale vaudoise «reste à écrire».

Notes:

1  La Nation n° 2055 du 14 octobre 2016.

2  Bernard Reymond, La multitude pour horizon. L’Eglise nationale vaudoise 1798-1966, Editions Ouverture, Le Mont-sur-Lausanne 2017, 104 p.

3  Notamment par la revue Etudes ecclésiastiques, dont M. Reymond fur le dernier rédacteur.

4  Voir par exemple une excellente citation d’une lettre du père d’Alexandre Vinet à son fils de 1819, qui ne renvoie pas à la source originale, mais à un livre d’Eugène Rambert.

5 Deux citations renvoient à des «références égarées» (pp. 40 et 92)!

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