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Le crime de la Cité

Jean-François Cavin
La Nation n° 1928 18 novembre 2011
La future salle du Grand Conseil sera surmontée, si on laisse faire, d’une toiture en forme de pyramide tronquée de biais, d’une brutale laideur. Avec sa section évidée, Burki y a vu, dans un dessin célèbre, la copie d’une station de télécabine. A la hideur de la forme s’ajoutait une crainte, que nous avons formulée lors du concours d’architecture: les pans de cette toiture sont si raides qu’il sera difficile d’y apposer des tuiles de terre cuite. Or l’image de la Cité, vue de Sauvabelin, ou de la Borde, ou de la Caroline, ou du Grand- Pont, c’est un ensemble de toits de tuiles brunes ou rouges, à la jolie manière d’autrefois.

Nos craintes se vérifient. Le projet mis à l’enquête prévoit ceci: La toiture sera revêtue d’éléments de ferblanterie, assemblés par tasseaux et plis verticaux, en acier inoxydable recouvert d’étain qui se patine avec le temps. L’installation de cette patine et la modénature des modules de construction donneront un caractère vivant et un aspect mat, très approprié en cas de couverture importante. L’étain casse la brillance naturelle de l’inox, matériau pérenne, et facilite son intégration dans le site historique de la Cité. Au-delà des formules lénifiantes sur le caractère vivant du métal et sur l’intégration facilitée (l’auteur des lignes précitées pressentirait-il que l’intégration est compromise?), il faut donc s’attendre à l’érection d’une masse grisâtre du plus triste effet. Et fort visible: cette bizarre superstructure coiffe tous les étages supérieurs du bâtiment sur une hauteur de 19 à 23 mètres selon les angles de vue; elle culmine à 13 mètres au-dessus de la façade Perregaux, en retrait certes, mais assez dominante pour l’écraser.

Est-il encore possible d’éviter le pire? M. Marthaler sauverait in extremis le souvenir de sa très médiocre magistrature en bloquant cet insane projet.

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