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Tout ça parc’ qu’au bois de Chaville…

Sébastien Mercier
La Nation n° 2226 5 mai 2023

Le wokisme fatigue à l’université, mais son origine soixante-huitarde au sein de l’alma mater l’a rendu incontournable et tout étudiant scrupuleux se prépare à faire avec. Le wokisme est en revanche révoltant quand il s’immisce là où l’on ne souhaitait pas du tout le voir invité. Le wokisme est une pierre anti-philosophale, elle s’incruste là où le socialisme pouvait éventuellement avoir quelque chose de bon à produire. Eparpillant ses sédiments antiphilosophiques dans chaque cause sociale, son calcaire enlaidit toute entreprise en la matière, quand bien même celle-ci mériterait d’être évoquée.

Ainsi fut le rassemblement du 1er mai sur la place Saint-Laurent (aujourd’hui place du 14 Juin), une manifestation de travailleurs honnêtes, fiers d’acquis sociaux obtenus entre deux labeurs patriotiques, dissous dans une masse informe d’étudiants à mégaphones. Ils crient maintenant à la démocratie verte, à l’égalité salariale et au droit à l’avortement. Passionnant, d’ailleurs, que d’une commémoration, la fête du muguet se soit muée en fièvre révoltée en vue d’obtenir des acquis sociaux déjà acquis. La seule animation méritant un rayonnement fut sans doute la présence de tambours venus du Chablais. Grâce à eux, le muguet peut encore pousser. Du muguet, je n’en ai pas vu de trace et j’espère en avoir raté. Il faut dire que le muguet le premier mai, c’est une tradition, et la tradition, comme on le sait, «ça a été inventé par les nazis».

Comme en témoigne la sociologie de la manifestation, l’ouvrier, fatigué des fausses promesses, passé à droite, ne fête plus le 1er mai. Le bois de Chaville a été remplacé par son voisin le bois de Boulogne, bien plus enclin à conserver la bien-pensance bourgeoise et l’entre-soi woke. Le muguet cède sa place à la rose, qui, elle, a des épines…

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