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† Pierre Meystre (1917-2017)

Yves Gerhard
La Nation n° 2079 15 septembre 2017

Veuf et depuis quelques années en EMS, M. Pierre Meystre est décédé le 25 août dernier, à l’âge de cent ans et deux mois. Presque jusqu’à la fin, il a gardé sa tête lucide et son attention à ses visiteurs. Il lisait toujours notre journal et me disait encore, ce printemps: «Cela me fait un grand plaisir de retrouver la signature de Bertil Galland dans La Nation

Parlons d’abord de sa profession d’ingénieur, qu’il a exercée dans plusieurs pays lointains. Spécialisé dans la mécanique des fluides, il savait prévenir les «coups de bélier» dans les tuyauteries les plus importantes. Par exemple, la ville de Séoul dispose d’eau potable grâce à ses conseils sur les vannes à aménager pour l’alimentation du réseau. Ses collègues affirmaient qu’il n’avait jamais fait aucune erreur dans ses calculs.

De cette profession, il avait gardé jusque dans une retraite avancée les qualités: précision, objectivité, sens de l’organisation. Longtemps administrateur des Cahiers de la Renaissance vaudoise, il tenait avec un soin méticuleux le fichier des souscripteurs et le registre de leurs paiements; il avait construit, après quelques expériences, un organigramme des responsabilités et de la transmission des informations qui n’avait aucune faille. Tous pouvaient compter sur lui pour accomplir le travail dans les délais fixés.

Secrétaire du comité vaudois contre l’adhésion de la Suisse à l’ONU en 1985-1986, il a pu montrer ses qualités d’efficacité et de réalisme. De façon systématique, il réunissait les adresses, faisait les envois, calculait les dépenses et les rentrées avec une exigence de précision parfaite. Modeste, parfois même timide, il a su agir dans l’ombre et son action discrète, mais déterminée, a contribué à obtenir le résultat fortement négatif (75% de non) lors de la votation de mars 1986. Dans le Cahier no 111 de décembre 1985, La Suisse et l’ONU, il a réuni en fin de volume divers renseignements factuels éclairant cette question alors fort débattue.

Il n’était sans doute pas une tête politique. Néanmoins, lors des réflexions que notre mouvement a conduites sur le fédéralisme différencié, il a contribué de façon décisive à fixer nos principes: si une compétence fédérale était restituée à tel canton (ou à tous), le vote du peuple et des cantons devrait donner sa validité à cette restitution. C’est Pierre Meystre qui a, de manière réaliste, proposé ce mécanisme qui justifie l’ensemble du processus.

Pierre et Marguerite Meystre ont eu trois enfants, avec le chagrin d’en perdre un, François, en 1978; leurs dix petits-enfants, tous mariés, leur ont donné vingt-deux arrière-petits-enfants.

Très fidèle à nos séances annuelles, il savait écouter avec une attention empathique et une grande discrétion qui nous manqueront.

Nous perpétuerons sa mémoire.

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