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L’informatique à l’école

Jean-François Pasche
La Nation n° 2035 8 janvier 2016

Lors de l’entretien du mercredi du 9 décembre, nous avons reçu M. Raul Vega, responsable informatique du Collège du Mont-sur-Lausanne. Cet établissement comporte plusieurs nouveaux bâtiments, qui ont été équipés par du matériel d’enseignement moderne. Par exemple, les tableaux noirs ont été remplacés par des tableaux interactifs. Ceux-ci sont composés de panneaux blancs sur lesquels sont projetés la réplique d’un écran d’ordinateur; il est possible d’agir sur cette image directement sur le tableau. Imaginez que vous utilisez un logiciel de dessin: vous pouvez alors dessiner des traits avec le doigt sur la surface blanche; les gestes sont détectés par des capteurs qui permettent de les retranscrire immédiatement sur l’affichage numérique. Ces tableaux fonctionnent comme de très grandes tablettes tactiles. Toutes les opérations peuvent aussi être effectuées depuis un écran tactile sur le pupitre du professeur. Le tout est relié à un ordinateur. Le projecteur éteint, le tableau interactif devient un simple tableau blanc sur lequel il est possible d’écrire avec des stylos-feutres effaçables de la même façon qu’on écrit avec des craies sur un tableau noir.

Quant aux ordinateurs à disposition des enseignants pour les élèves, le Mont a pris la décision de supprimer les salles d’informatique, remplacées par des chariots d’ordinateurs portables, que l’on déplace d’une classe à l’autre selon les besoins. La proportion du nombre d’ordinateurs par élève, un pour dix, est assez faible. En plus de cela, l’école du Mont participe à un projet pilote d’utilisation d’iPads, les tablettes tactiles d’Apple. Là aussi, il n’est de loin pas question d’en équiper chaque élève.

Une fois tous ces moyens informatiques acquis et mis à la disposition des enseignants, se pose la question de leur utilisation. A quoi peuvent-ils servir? Apportent-ils une plus-value à la pédagogie? Et qu’en est-il de la formation des enseignants à l’utilisation de ces moyens? M. Vega connaît bien la question de la mise en œuvre des nouvelles technologies dans l’enseignement; il enseigne lui-même les sciences, l’informatique étant un second centre d’intérêt ayant pris de l’importance au fil des années. Au Mont, il est chargé de la gestion du matériel informatique, mais aussi de former les enseignants à leur utilisation.

Selon lui, l’informatique offre de nouvelles possibilités pédagogiques intéressantes. Par exemple, un iPad permet de prendre facilement des photos ou des vidéos d’une expérience, qui pourront ensuite être intégrées dans un petit film présentant cette dernière. En histoire ou en géographie, la présentation d’une carte est grandement facilitée. On peut aussi annoter une photo ou un document, projeter un film ou une présentation PowerPoint. Ensuite, c’est aux enseignants d’être créatifs, pour ne pas tomber dans la facilité en recourant trop souvent aux documentaires de qualité moyenne et aux présentations disponibles sur la toile. Les personnes comme M. Vega sont justement là pour mettre au courant des différentes possibilités.

Le but est aussi d’apprendre aux élèves à utiliser correctement l’information à laquelle ils ont facilement accès grâce à internet. Quels sites donnent des informations fiables? Quelle est la valeur du livre par rapport à internet? Quels outils informatiques a-t-on à disposition pour trouver des informations sur des sujets divers? Autant de questions qu’il est important d’aborder en cours. D’autre part, les élèves apprennent à bien se servir des différents programmes utiles, à enregistrer les fichiers au bon endroit avec un nom correct: l’informatique demande de la rigueur. Cet apprentissage est analogue à celui de la bonne tenue d’un cahier de cours, avec des marges tracées à la règle et des titres bien soulignés.

Cependant, il n’est pas question d’informatiser entièrement l’enseignement, comme c’est l’idée en Finlande. L’objectif est que les enseignants utilisent l’informatique dans certains de leurs cours — cela ne peut être que quinze minutes — afin que les élèves apprennent à l’utiliser de manière intégrée aux cours, et en relation directe avec les enseignements.

Cependant, peu d’établissements scolaires sont équipés comme au Mont, avec des nouveaux tableaux et des chariots d’ordinateurs offrant une grande souplesse dans l’enseignement. En fait, un schéma directeur «Ecole et informatique», mis en application dès 2006, fixait le nombre d’ordinateurs par classe ou par élève dans les niveaux primaire, secondaire et post-obligatoire.

L’idée principale était que tous les établissements soient également équipés, que tous les élèves du Canton aient accès à l’informatique à l’école, afin qu’ils puissent en apprendre les rudiments. Mais les objectifs fixés par ce plan devaient être atteints en 2012, ce qui a été généralement fait. Depuis, rien n’oblige les communes à s’équiper de moyens informatiques plus performants; à chacune de penser elle-même son système et de le financer, l’Etat ne payant qu’une petite partie du matériel. De même, chaque établissement a le choix de nommer des personnes capables de former les enseignants à l’utilisation du matériel technologique.

En définitive, M. Raul Vega a montré qu’il est possible d’intégrer les nouvelles technologies dans l’enseignement de manière cohérente et avec intelligence, sans tomber dans l’excès du suréquipement,

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