Ce voile qui dérange

Peut-on porter le voile islamique et travailler à la SSR? Cette grave question agite nos médias. Le 8 janvier, M. Romain Clivaz écrit dans 24 heures («Le voile islamique n’a pas sa place à la SSR»):

[…] A l’image de l’école, la SSR est l’institution de tous les habitants de notre pays, toutes convictions confondues. Sa neutralité politique (? réd.) et confessionnelle est un gage de paix sociale. Le principe de la séparation entre la société civile et la société religieuse est une des clés de voûte de notre démocratie, digne héritière du siècle des Lumières.

Cette laïcité ne signifie pourtant pas la négation du fait religieux. Chacun peut croire. Ou ne pas croire. En Dieu, en Allah, et cetera. Mais en tant qu’individu, non pas comme représentant d’un service public. Voile, kippa ou croix visibles sur des habits sont à bannir. La religion relève de la sphère privée. […]

Dans le problème séculaire et complexe des relations entre Dieu et César M. Clivaz a bien vite tranché: au nom de la religion des lumières – qui n’est pas la nôtre –, le César démocratique décide de privatiser Dieu. Façon simpliste et inadéquate de régler la question pour la bonne raison que seuls Genève et Neuchâtel sont des Etats laïques et que la Confédération n’est pas laïque mais neutre en matière confessionnelle.