Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

Où en est la Question jurassienne?

Ernest JominiEditorial
La Nation n° 1910 11 mars 2011
M. Serge Jubin, dans un article intitulé «Casse-tête interjurassien pour Dick Marty», paru dans Le Temps du 25 février (repris par Le Jura Libre du 3 mars), fait le point sur le problème politique qui ne saurait laisser les confédérés indifférents:

Préconisée par l’Assemblée interjurassienne (AIJ), la votation sur l’avenir institutionnel des Juras est l’objet de manoeuvres dans le Jura bernois. La tâche s’annonce lourde pour son nouveau président , qui prendra ses fonctions le 21 mars.

La forte personnalité de Dick Marty, porté en décembre par le Conseil fédéral et les gouvernements bernois et jurassien à la présidence de l’Assemblée interjurassienne, permettra-t-elle de sortir la Question jurassienne du bourbier dans lequel ses protagonistes l’enlisent avec astuce? Le sénateur tessinois présidera sa première séance le 21 mars. Il trouvera sans surprise – c’est une constante dans le conflit Berne-Jura qui date de 1947 et que les plébiscites de 1974 et 1975 n’ont que partiellement résolu – une situation tendue. […]

On sait que l’AIJ propose une alternative: 1) La création d’un canton du Jura réunifié, avec Moutier pour capitale. 2) Un «statu quo +» dont on ne voit pas bien en quoi consisterait ce + par rapport à l’actuel statut du Jura resté bernois. Va-t-on vers un nouveau plébiscite? Le Conseil du Jura bernois (CJB), censé se prononcer sur la question, tarde ou hésite à le faire.

[…] Nouvelle impasse pour la Question jurassienne? «Pas sûr, rétorque Elisabeth Baume-Schneider (ministre jurassienne en charge du dossier, réd.). Le CJB ne fermera pas la porte à un vote et il contraindra les gouvernements bernois et jurassien à prendre leurs responsabilités.» Le maire de Moutier (Maxime Zuber, réd.), qui a déjà annoncé que, quoi qu’il arrive, sa commune se déterminera sur son appartenance cantonale au plus tard en 2015, voit presque d’un bon oeil la possible dérobade du CJB. «La Question jurassienne s’enlise lorsqu’elle est sous-traitée. Les gouvernements ne peuvent pas, eux, se dérober.»

Ils le pourront d’autant moins qu’entrent en scène deux acteurs extérieurs, susceptibles de peser, comme l’avait fait Christoph Blocher en 2005. Elisabeth Baume-Schneider est persuadée que Dick Marty «ne se laissera pas intimider» et qu’il «fera bouger les choses». Porteuse du dossier au Conseil fédéral, Simonetta Sommaruga «ne pourra pas rester passive, risquant d’être accusée de faire le jeu du canton de Berne parce qu’elle en est issue», affirme Maxime Zuber.

Les confédérés ne peuvent que souhaiter un nouveau plébiscite qui, par la réunification du Jura, mettrait un terme définitif à la Question jurassienne, pour le bien de la Confédération. Et même pour le bien du canton de Berne; car il n’est pas sain pour un Etat de voir sa légitimité contestée durablement par une part importante de la population. De toute façon, on revotera à Moutier, «la clef du Sud», disait Roland Béguelin.

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: