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L’assuré, ce Pierre noir

Cédric CossyRevue de presse
La Nation n° 1936 9 mars 2012

Submergée par de nouvelles affiliations en 2012, la caisse maladie EGK a été forcée d’annoncer des augmentations substantielles de primes au premier mai à ses assurés. Le Temps du 2 mars interroge Pascal Stupler, directeur de l’Office fédéral de la santé publique:

[…] «La marge de manoeuvre de l’OFSP, qui approuve les primes, est limitée à les autoriser ou à les refuser. Lors de la dernière approbation, nous avions un doute que les primes d’EGK couvrent les coûts. Nous avons donc approuvé les primes de cet assureur pour une durée de six mois, en procédant ensuite à un contrôle mensuel. […] Et en janvier, nous avons décidé d’intervenir. Effectivement, le système de surveillance a montré ses limites. La future loi sur la surveillance nous permettra d’accéder à davantage de données des assureurs, d’étudier leur gouvernance et, au besoin, de sanctionner les dirigeants. […]

Je constate qu’en Suisse alémanique, cette affaire n’a pas été tellement thématisée. On en a beaucoup parlé en Suisse romande, particulièrement dans le canton de Vaud, où certaines voix s’expriment en faveur d’une caisse unique. Je tiens néanmoins à préciser qu’il n’y a pas de difficulté pour un assuré à changer de caisse. […]»

Ces propos permettent à Michel Thenz, ministre jurassien de la santé, d’alimenter sa cause:

[…] «En recommandant de changer de caisse, on entretient le dysfonctionnement, car demain, une autre assurance aux primes basses qui aura vu affluer des assurés sera dans la panade et contrainte aux hausses. Il est urgent de réfléchir aux alternatives: constituer un pool de réserves des assureurs, faire suivre les réserves lorsqu’un assuré change de caisse et, évidemment, constituer une caisse unique.» Avant son élection au gouvernement jurassien en automne 2010, Michel Thentz s’était engagé en faveur de l’initiative pour la caisse unique. Il espère que le peuple votera en 2014 à ce sujet. «Nous sommes face à l’exemple parfait des dysfonctionnements du système. Il est temps d’en changer.»

L’«affaire» EGK met en lumière l’incompétence de l’OFSP, qui en a approuvé sa politique tarifaire suicidaire. Au lieu de s’excuser auprès des assurés concernés, le directeur de l’Office demande des pouvoirs accrus pour contrôler les assureurs. On se demande bien pourquoi le ministre jurassien de la santé voit comme une évidence la création d’une «sécu» gérée par les mêmes incompétents de l’OFSP.

Ni le fonctionnaire renvoyant l’assuré mécontent à son comparateur de primes favori, ni le ministre cantonal socialiste acquis à la caisse unique ne sont capables d’imaginer une troisième voie: celle de la suppression de l’obligation de s’assurer.

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