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Juvenilia CXXXIII

Jean-Blaise Rochat
La Nation n° 2086 22 décembre 2017

L’épreuve écrite d’histoire porte sur l’analyse de lettres d’un soldat de la Première Guerre mondiale. Pour ce faire, les élèves ont à disposition leur manuel et toute la documentation accumulée pendant les cours. «Toute la documentation?» s’assure Léa, tandis que son voisin essaie de pousser l’avantage en suggérant l’utilisation des portables. J’hésite car une question porte sur la localisation du régiment de l’épistolier, à cerner approximativement grâce à un faisceau d’indices contenus dans les lettres. Là est l’intérêt de la recherche. Avec Google, c’est trop facile, il suffit d’aller sur le site de la commune de Thil pour donner la réponse exacte. Sauf qu’il y a trois Thil en France: en Haute-Garonne, dans l’Ain, en Meurthe-et-Moselle. Encore faut-il choisir le bon, le seul possible. J’acquiesce pour l’utilisation des moyens actuels, me félicitant in petto d’être un prof si moderne. Incrédule, Thibaut insiste: «Vraiment, on peut utiliser toutes les sources d’information?»

Quelques minutes plus tard, je sens vibrer mon téléphone. Je n’ai pas besoin de l’ouvrir pour connaître l’origine de l’appel: au fond de la classe trois lascars renversés sur leur chaise se tordent les boyaux tandis que Thibaut tente de se justifier entre deux hoquets: «Vous nous avez dit toutes les sources, alors on appelle un historien!»

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