Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

On nous écrit: Y en a marre!

Jean-François BaudrazOn nous écrit
La Nation n° 2091 2 mars 2018

Dans la fin des années soixante du siècle passé, alors que j’étudiais à l’Université de Lausanne, le Club de Rome, dont M. N. Celio était membre, alarmait la planète affirmant que la population mondiale s’éléverait à douze milliards d’êtres humains en l’an 2000.

Interrogé sur cette prédiction « scientifique » faite par des politiciens, des démographes et des statisticiens de renom, le professeur François Schaller éclatait de rire. Ces personnes, disait-il, doivent absolument faire parler d’elles mais surtout inquiéter les gens afin que ceux-ci s’abstiennent de s’intéresser aux vrais problèmes qu’ils attendent de voir traiter. La manœuvre est habile car l’accusation est portée contre le seul responsable possible, le genre humain.

Cette prédiction a fait long feu mais n’a pas découragé les personnes du genre Club de Rome. Ainsi quinze ans plus tard, la mort inéluctable des forêts était-elle annoncée, photos et théories à l’appui. Grand admirateur et amateur des forêts, j’ai également réagi par le rire, sachant que les humains disparaîtront bien avant les forêts, au plus tard avec elles. Et toujours selon le même schéma, la race humaine seule était responsable du proche désastre. Nouvel échec pour ce qui devait durablement distraire les populations de leurs réels problèmes.

Vint alors la mort de la couche d’ozone. Dans ce cas, il fallait d’abord expliquer ce qu’elle était car personne, sauf les Broyards, ne savaient de quoi il s’agissait, et même les Broyards se trompaient puisqu’on ne leur en parlait qu’en hiver ! Le trou dans la couche d’ozone observable au Pôle sud allait s’agrandir et nous anéantir et cela par la seule faute de l’être humain bien évidement. Aujourd’hui, on nous en reparle en disant que c’est au-dessus des grandes agglomérations urbaines qu’elle a des problèmes et non plus au Pôle sud, et que l’on ne sait toujours pas pourquoi !

Vint enfin le réchauffement climatique, épouvantail suprême et dont les humains sont totalement responsables bien entendu. Et ce coup-ci, ils mettent le paquet afin que toutes les autres préoccupations des populations passent pour d’aimables ou insultantes plaisanteries.

A propos, c’est qui « ils » ? Ce sont encore des successeurs du Club de Rome, toujours à la recherche du meilleur moyen de distraire les populations des problèmes qu’elles aimeraient voir empoigner par les politiques, les responsables de tout poil, etc.… Mais alors pourquoi une telle persévérance alarmiste ?

Pendant ce temps, on oublie CarPostal, la Lamal, le prix des CFF et tout le reste ! Et à chaque fois ces fadaises permettent de créer de nouvelles restrictions de liberté, et surtout de nouvelles taxes « qui ne coûtent qu’un café par jour », c’est-à-dire entre 1250 francs et 2500 francs par année selon le lieu d’habitation. Ainsi, pas besoin d’augmenter l’impôt fédéral direct, à la limite de la légalité. Certes, j’ai eu la chance de comprendre les causes de ces singeries grâce au professeur Schaller mais malgré tout… y en a marre.

Jean-François Baudraz

Dr es sciences économiques

Moudon

 

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: