Droits politiques pour les étrangers: c’est toujours NON
Le 28 septembre 2025, les Vaudois ont refusé une obtention facilitée des droits politiques au niveau communal pour les étrangers établis dans le Canton. Pour la prochaine votation du 30 novembre, la question nous est à nouveau posée d’accorder, au niveau cantonal cette fois-ci, des droits politiques aux étrangers. Pour les mêmes raisons que lors de la dernière votation, nous recommandons de refuser cette proposition.
Nous rappelons les arguments que nous avions déjà exposés en vue de la votation du 28 septembre: le droit de vote n’est pas un moyen d’intégration, mais une consécration de cette dernière. La naturalisation certifie l’assimilation et donc l’appartenance à la communauté du lieu. Sans la naturalisation, il est incohérent d’accéder au droit de vote. Et cela est valable tant au niveau communal que cantonal.
Les partisans de cette initiative reprochent au système actuel de ne pas être suffisamment démocratique, car il exclut une part des habitants concernés par les décisions des urnes. Sur cela, nous pouvons d’abord rappeler que la démocratie n’est pas le pouvoir de l’ensemble des résidents, mais celui du peuple, c’est-à-dire des personnes appartenant à la communauté nationale, par leur naissance ou pour avoir prouvé leur volonté de s’y assimiler. L’ensemble des personnes vivant sur un territoire, même après plusieurs années, ne partage pas encore l’appartenance culturelle et historique qui caractérise le peuple. Or cette appartenance peut s’acquérir, c’est le processus de l’intégration.
A droite comme à gauche, tout le monde est d’accord pour reconnaître que l’intégration est souhaitable tant pour les étrangers que pour la communauté qui les accueille. Les étrangers ne sont donc pas exclus, ils constituent une catégorie en voie d’assimilation par la communauté. Et ceux parmi eux qui participent activement à l’économie, à la vie locale et associative, qui sont intégrés de fait dans la communauté, peuvent légitimement prétendre à une naturalisation. Celle-ci leur donnera accès aux devoirs et droits qui leur reviennent. Il n’y a pas de raison pour eux de se contenter d’un statut intermédiaire d’électeur, bien que restant étranger.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Les Vaudois de l’étranger et le Conseil des Etats – Editorial, Félicien Monnier
- Non à un nouvel impôt fédéral direct – Pierre-Gabriel Bieri
- Deux absents – Jean-François Cavin
- La patience de la lumière – Yannick Escher
- Agnus Dei – Quentin Monnerat
- Charlotte Olivier, pionnière vaudoise dans la lutte contre la tuberculose – Carlos Gonzalez Villaverde
- Remarques sur le style – Olivier Delacrétaz
- Un budget pour gagner du temps – Cédric Cossy
- L’âme parle – Jacques Perrin
- Merci à M. Pierre Barbey – Jean-François Cavin
- Aux grands mots les grands remèdes – Le Coin du Ronchon