Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

Occident Express I

David Laufer
La Nation n° 2092 16 mars 2018

La Nation n’a pas de correspondant à l’étranger, même pas à Belgrade; mais il se trouve que David Laufer y vit depuis plusieurs années et qu’il a envie de partager avec nos lecteurs les impressions et les réflexions d’un homme, bourgeois d’Ormont-Dessus, qui est toujours à cheval entre ses deux patries, la Serbie et la Suisse. Il inaugure ici sa chronique «Occident Express». (Réd.)

Lausanne et Belgrade se trouvent toutes deux sur la ligne de l’Orient-Express. L’une et l’autre doivent énormément à cette aventure industrielle, à commencer par l’édification de leurs gares qui firent d’elles, presque instantanément, des grandes villes. Le hasard (ou est-ce autre chose?) fait également qu’en ce moment, ni la Suisse, ni la Serbie n’appartiennent à l’UE ou à l’OTAN. A part cela, tout ou presque les sépare, la culture, l’histoire et les statistiques économiques. Pour une raison assez confuse aujourd’hui encore, mais néanmoins inchangée, j’ai choisi il y a quinze ans de quitter Lausanne pour Belgrade. Puis je suis revenu, puis je suis reparti. De Belgrade je reviens régulièrement à Lausanne, pour les affaires, pour la famille. J’appelle ce trajet, que j’effectue souvent en voiture, mon Occident Express. Il me fait traverser en une longue journée les cultures slaves, latines et germaniques, des plaines danubiennes aux Alpes en passant par les rivages de l’Adriatique. J’y ressens chaque fois le privilège d’être un Européen, d’appartenir à ce continent où les hommes sont toujours parvenus à produire un peu plus de beauté que d’horreur. Occident Express, c’est aussi le nom qu’on peut donner à ce qui se passe actuellement dans ma patrie d’adoption, contrainte à s’adapter à marches forcées au marché mondialisé, à ce qu’on appelle la démocratie et à notre culture de la sur-consommation. Cet implacable processus, la Suisse a eu le loisir de s’y adapter sur plusieurs décennies. Mon Occident Express agit donc un peu comme un levier de vitesse qui me fait passer d’une histoire en accéléré à une histoire plus tranquille. C’est de ces apparentes différences et de certaines similitudes sous-jacentes que je voudrais vous entretenir sur la durée, par petites touches, entre Belgrade et Lausanne, entre Lausanne et Belgrade.

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: