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Cachotteries publiques

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2107 12 octobre 2018

Alors que semblait enterrée la controverse esthético-architecturale liée à son sommet, ce sont aujourd’hui ses fondations qui déclenchent une querelle politico-financière. Nous voulons parler ici, bien sûr, du nouveau Parlement vaudois, dont la richesse archéologique du sous-sol, découverte au moment des travaux, a nécessité des efforts de préservation et donc des dépenses supplémentaires.

Le 4 octobre dernier, le quotidien 24 heures a «relancé le débat» – selon l’expression préférée des journalistes – sous le titre: «Les petites cachotteries sur le vrai coût du Parlement.» On a pu lire: «La salle du Grand Conseil a coûté 2,43 millions de plus sans que cela n’ait été annoncé. […] Le Conseil d’Etat a publié la facture après les élections.»

Des esprits facétieux se sont amusés à exhumer ce que ce même quotidien avait écrit trois ans auparavant. L’édition du 25 novembre 2015 présentait en effet très ouvertement le surcoût du futur bâtiment: «Le Parlement coûtera 2,36 millions de plus – Les vestiges riches et fragiles découverts sur le site de Perregaux, à Lausanne, renchérissent la construction du futur bâtiment du Grand Conseil. […] Le Conseil d’Etat s’appuie sur la loi sur les finances pour autoriser la poursuite du chantier. La Commission des finances doit donner son accord et elle se penchera demain sur ce dossier. Puis le Grand Conseil se prononcera. […]»

L’article de 2018 ne présente aucun fait nouveau par rapport à ceux déjà connus en 2015. Pourquoi alors parler de «cachotteries»? S’agit-il d’une technique de marketing censée séduire, par un vocabulaire artificiellement sensationnel, un public cible qu’on juge incapable de se souvenir de ce qu’il a lu la veille? Ou est-ce le journaliste qui ignore ce que ses collègues ont publié avant lui? Les enquêteurs du quotidien craignent-ils d’être peu lus, au point de considérer que leurs révélations restent confidentielles même après publication?

A moins que l’article paru il y a quelques jours, signé par M. Mathieu Signorell, ne dissimule quelque autre intention. Tant le titre que le corps du texte suggèrent en effet un léger agacement envers la politique partisane, qui contraindrait les décideurs politiques à n’être que d’éternels candidats soucieux d’optimiser leur discours dans l’espoir d’embellir les prochaines élections. Tout bon politologue décèlerait là une critique en règle de la démocratie parlementaire. L’auteur serait-il un crypto-admirateur de La Nation?

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