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Le monde bouge, les Vaudois se traînent

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 1896 27 août 2010
Dans la plupart des pays européens, la vitesse autorisée sur les autoroutes est de 130 kilomètres à l'heure. L'Allemagne, dans un esprit de liberté, d'ouverture, de progrès, d'audace, a préservé l'ancien privilège de n'imposer aucune limitation générale. La Suisse, elle, se replie frileusement dans un Alleingang solitaire avec une norme à 120 kilomètres à l'heure. Encore n'est-ce là qu'une limite toute théorique puisque, en pratique, les services administratifs chargés de la gestion des autoroutes ne sont jamais à court de prétextes pour imposer arbitrairement des vitesses inférieures. Cette tendance est particulièrement marquée depuis que les baillis fédéraux, depuis deux ans, exercent un pouvoir absolu et sans partage dans ce domaine. Le Canton de Vaud a dû se soumettre comme les autres: une grande partie de son réseau autoroutier a été aussitôt couvert de travaux interminables (en distance et en durée) destinés à habituer les automobilistes à ne plus dépasser les 80 kilomètres à l'heure. Sur le contournement de la capitale, où aucun aménagement n'a changé, la vitesse a été subrepticement réduite à 100 kilomètres à l'heure; pour justifier cette restriction inutile, LL.EE. de l'Office fédéral des routes, qui prennent les Vaudois pour des idiots, s'amusent à inventer tous les deux ou trois mois un motif différent – comme on l'a déjà fait remarquer ici il y a quelques temps. La dernière explication en date invoque cette fois le futur remplacement du revêtement de la chaussée: selon le choix du matériau, nous dit l'administration fédérale, la limitation de vitesse que l'on nous a toujours présentée comme provisoire sera peut-être rendue définitive. Les masques tombent!

Une poignée de fonctionnaires et d'experts s'affranchissent ainsi du code de la route issu du pouvoir législatif, et décident seuls des contraintes de plus en plus sévères qu'ils veulent imposer à cette quintessence de l'individualisme petit-bourgeois qu'est à leurs yeux l'automobiliste. Ils appliquent la pensée écolo-collectiviste moderne où le progrès ferroviaire passe par des vitesses toujours plus élevées tandis que le «progrès» routier consiste en un ralentissement et un engluement du trafic.

Des députés vaudois ont manifesté leur agacement face aux diktats autoroutiers fédéraux. En vain, évidemment. S'ils le voulaient, les élus du Canton à Berne pourraient avoir davantage de poids, surtout au moment où l'Assemblée fédérale s'apprête à choisir un nouveau ministre des transports: le rétablissement des libertés publiques sur les autoroutes vaudoises devrait être une condition sine qua non de la nomination du successeur de M. Moritz Leuenberger. Y aura-t-il un major Davel autoroutier parmi nos parlementaires?

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